LIRE (BASTAMAG). 70 heures de garde à vue pour avoir tenu un parapluie : le témoignage glaçant de Mélanie Ngoye Gaham
Officiellement destiné à protéger les représentants de l’autorité publique, le délit d’outrage est utilisé pour COUVRIR LES VIOLENCES POLICIÈRES et RÉPRIMER les citoyens qui protestent contre la politique gouvernementale, avec une utilisation renforcée sous la présidence Macron, contre le mouvement des Gilets jaunes, notamment. C’est donc un délit d’exception, purement politique, dont nous demandons la dépénalisation.
jeudi 31 décembre 2020
Cagnotte de soutien à Mélanie Ngoye-Gaham, 70h de garde à vue pour avoir ouvert un parapluie
lundi 14 décembre 2020
Valentin, condamné à 1.500 € d’amende pour outrage pour avoir traité Darmanin de ”sale violeur”
Poursuivi pour outrage pour avoir traité Darmanin de “sale violeur” lors de l'hommage au père Hamel, Valentin, ajusteur dans l'industrie automobile, a été condamné à 1.500 euros d'amende
« Il a été déclaré coupable et doit s’acquitter de cent jours-amende à 15 €, soit 1.500 €. Si ce n’est pas payé, ce sera cent jours de prison, a précisé son avocate, Chloé Chalot. Je suis très déçue par ce jugement, nous allons interjeter appel dès aujourd’hui. Ça relève de la diffamation et non de l’outrage. »
On peut soutenir Valentin en signant la pétition du CODEDO demandant la dépénalisation du délit d'outrage. Cette pétition sera déposée en 2021, dans le but de fournir une argumentation étayée à une proposition de loi destinée à être déposée avant la fin du quinquennat Macron.
mercredi 9 décembre 2020
10 décembre. Procès de Stéphane Espic, poursuivi pour outrage par le préfet de police Didier Lallement
Stéphane Espic, le Gilet jaune qui murmure à l’oreille des flics du préfet Lallement, cumule près de 200 heures de garde à vue, et une bonne dizaine de procès, en cours ou à venir. Celui qui se déroule demain, jeudi 10 décembre à 9h, devant le tribunal de Paris (chambre 24.1), est un peu particulier… En effet, la plainte émane du préfet de police en personne, Didier Lallement, dont la dernière action d’éclat consiste à avoir accordé une aide financière aux quatre policiers racistes responsables du tabassage du producteur Michel Zecler.
« Macron, ce trou du cul se prenant pour Jésus. »
Le 13 avril 2020, dans un courriel tout en fantaisie, Stéphane Espic informait la préfecture de police de la tenue d’une improbable manifestation place Beauvau, les 30 avril et 1er mai, alors que la France entière était confinée (ci-contre le parcours).
Le ton burlesque et le caractère irrévérencieux du message n’ont pas plu à l’inflexible Didier Lallement [notamment le passage où l’accusé taxe le président Macron de « trou du cul se prenant pour Jésus »], qui a déposé une plainte pour outrage.
Stéphane Espic est défendu par Juan Branco.
LIRE. 4 septembre. Procès pour outrage de Stéphane Espic, le Gilet jaune qui murmure à l’oreille des flics du préfet Lallement
LIRE. Le tribunal de Toulon annule la procédure visant Stéphane Espic pour “injure” et “diffamation” envers le couple Macron
LIRE. Stéphane Espic fait appel du jugement le condamnant à verser 1428,72 € pour outrage et dégradation de biens
« Nique les cops. Fuck le 17 ! » 4 h de garde à vue, outrage et interdiction de manif pour 2 pancartes
Comment ? En leur infligeant 4 heures en garde à vue.
Motif ? Outrage, chef !
Motif de l’outrage ? « Sur leurs pancartes, ces vilaines ont écrit FUCK LE 17 et NIQUE LES COPS, ça m’a foutu un tel coup au moral que je me suis senti outragé dans l’exercice de mes extrêmes-fonctions ! Hop, au trou, mesdemoiselles ! Ça vous fera réfléchir ! »
NIQUE LES COPS ET FUCK LE 17 N’IRONT PAS MANIFESTER
Voici donc l’histoire, hélas banale dans une France où les libertés publiques sont bafouées chaque jour par une police qui s’apparente de plus en plus à une milice au service exclusif du Pouvoir. Autour d’un délit à la mode (28.000 poursuites en 2019) de plus en plus souvent utilisé à des fins politiques, et dont nous demandons la dépénalisation dans une pétition : le délit d’outrage.
Le 28 novembre, en fin de matinée, Mathilde et Sabrina [prénoms modifiés à la demande des intéressées] prennent le train avec des amies à la gare de Saint-Germain-en-Laye (78) pour aller manifester à Paris. C’est alors que le très vigilant agent Thomas Rodrigues, apercevant leurs pancartes et subodorant qu’elles ne sont pas à la gloire de sa profession, contrôle les papiers des filles, et leurs pancartes. Découvrant les messages NIQUE LES COPS - FUCK LE 17, notre policier, dont il est permis de supposer que son QI est quelque peu inférieur à celui des jeunes filles dont il va voler quatre heures de leur vie, se fâche tout cru. Et les fait embarquer en garde à vue (action qui, nous dit la littérature, procure au policier un sentiment de puissance, le revigore et le venge du boulot assez peu palpitant qui est le sien).
Quatre heures plus tard, Mathilde et Sabrina sont relâchées. Trop tard, évidemment, pour se rendre à la manifestation. Elles repartent sans leurs pancartes, mais avec une convocation pour « rappel à la loi » au tribunal de Versailles le 13 janvier 2021. Espérons que le délégué du procureur qui les recevra connaît un peu mieux la loi que ce pathétique agent de police et ses confrères. Et que le « rappel à la loi » sera retourné à l’envoyeur.
Comme l'analysent brillamment Mathilde et Sabrina dans le texte ci-dessous, les policiers (dont il n’est pas inutile de rappeler qu’ils doivent avoir, comme le chantait Bourvil, de très longs pieds) outrepassent leurs pouvoirs et ignorent la loi, en l’occurrence le fait que l’outrage sanctionne des paroles, dessins ou gestes « non publics », raison pour laquelle les poursuites contre le député Henri Guaino en 2014 et celles contre les poseurs de pancartes MACRONAVIRUS, s’étaient soldées par des relaxes.
LIRE Qui sont les 6 députés obsédés par l’impunité policière à l’origine de la proposition de loi de « sécurité globale » ?
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* Le Canard Enchaîné rappelle que le député Fauvergues a créé en 2019, Fauhestia.Cons, une société ayant pour but la formation dans les domaines du management et de la sécurité, ce qui crée un conflit d'intérêts patent avec des sujets dont la loi de Sécurité Globale fait la part belle.
vendredi 20 novembre 2020
23 novembre, 12h, Rouen. Procès de Valentin, poursuivi pour outrage à Darmanin
On peut soutenir Valentin en signant la pétition du CODEDO demandant la dépénalisation du délit d'outrage. Cette pétition sera déposée en 2021, dans le but de fournir une argumentation étayée à une proposition de loi destinée à être déposée avant la fin du quinquennat Macron.
jeudi 12 novembre 2020
Police partout, images nulle part, une tribune des cinéastes et des collectifs contre la loi de « sécurité globale »
Le 14 septembre, les cinéastes de la Société des réalisateurs de films, à travers un texte intitulé «l’Œil et la main de Darmanin», dénonçaient la volonté du ministre de l’Intérieur d’exiger que les médias et les réseaux sociaux floutent les visages des policiers en opération. Cette volonté s’est transformée en une proposition de loi au titre glaçant : «Sécurité globale.» Passée en commission des lois la semaine dernière, elle sera débattue à l’Assemblée le 17 novembre.
En trois articles (21, 22, 24), le gouvernement se propose de déréguler l’utilisation des caméras mobiles portées par les forces de l’ordre, de permettre la reconnaissance faciale en temps réel, d’étendre la surveillance par drone, d’interdire au public de diffuser l’image de policiers. Cette loi, dont le rédacteur principal est l’ancien chef du Raid, préfigure une société gouvernée par la peur où les citoyens, privés du droit de porter un regard sur les agissements de la police, verraient en retour leurs corps exposés sans limite à la surveillance des forces de l’ordre. Elle dessine un paysage asymétrique, sorte de panoptique géant, où nos libertés fondamentales sont gravement menacées, en premier lieu le droit à la vie privée et la liberté d’information.
Libération publie une tribune de la Société des réalisateurs de film, de cinéastes, d’organisations et de collectifs, dont le CODEDO.
Une manifestation contre ce projet scélérat aura lieu mardi 17 novembre à 18h, devant l’Assemblée nationale.
samedi 7 novembre 2020
Qui sont les 6 députés obsédés par l’impunité policière à l’origine de la proposition de loi de « sécurité globale » ?
Soutenue par les groupes LREM et Agir ensemble, la proposition de loi de « sécurité globale » visant, notamment (mais pas que), à interdire la diffusion d’images et de vidéos non floutés des forces de l’ordre, qui empêcherait de démontrer la véracité des violences policières, a été déposée par 6 députés. Elle sera débattue au Parlement le 17 novembre.
Comme cela avait été fait lors de l’offensive (avortée), le 26 mai 2020, des 29 députés demandant l’interdiction de publier des photos des policiers dans les médias, voici un trombinoscope de ces individus, qu’il est possible de qualifier d’ennemis du peuple ou d’équarrisseurs de la démocratie. Les qualifier de fascistes serait passible des tribunaux, nous nous abstiendrons donc de cette appellation, pourtant tentante. On peut leur écrire pour manifester sa désapprobation à l’Assemblée.
Les vidéos sont extraites de la chaîne YouTube de David Dufresne.
Christophe Castaner. On ne lui fera pas l’injure de le présenter. Depuis qu’il a quitté la place Beauvau pour devenir président du groupe LREM à l'Assemblée, son appétence pour la répression policière ne l’a pas quitté : la preuve. On peut lui écrire ici (tout en restant poli).
mercredi 28 octobre 2020
Cagnotte de soutien à Maya Huasca, photographe, mise en examen pour dégradation de biens et association de malfaiteurs
L’une de ces 16 personnes, Maya Huasca, a été mise en examen pour dégradation des biens d’autrui commise en réunion, participation à association de malfaiteurs en vue de commettre des violences sur personne dépositaire de l’autorité (délit passible de 5 ans d’emprisonnement). Elle raconte son histoire, édifiante, dans lundi.matin.
Placée sous contrôle judiciaire, elle a l’obligation de :– se présenter une fois par semaine à la gendarmerie de son village / ne pas détenir ou porter une arme / ne pas entrer en relation de quelque manière que ce soit avec ses soi-disant complices / ne pas paraître dans le département de la Gironde / ne pas sortir du territoire national / ne pas participer à des manifestations sur la voie publique.
Une cagnotte a été crée afin de pouvoir payer les frais d'avocat de Maya et de faire réparer ses appareils photo brisés par la police.
lundi 19 octobre 2020
Le syndicat policier Sud Intérieur vote la dépénalisation du délit d’outrage
samedi 17 octobre 2020
Tous dans la rue en bas de chez soi à 21h pour braver le couvre-feu et gripper la mécanique répressive de Macron !
Après la grande assignation à résidence présentée aux Français sous le vocable « confinement », près de 20 millions de Français, 30% de la population (Paris, Ile-de-France et 8 grandes villes), rejoints une semaine plus tard par 38 autres départements, ce qui porte la jauge de l’enfermement à 46 millions), se voient interdire de sortir de chez eux de 21h à 6h, pour une durée minimum d’un mois, susceptible d’être reconduite. Cette fois, pas de précaution oratoire : celui que le spécialiste des trous noirs Jean-Pierre Luminet nomme « le dingue de l’Elysée », plutôt que de nous infliger un « enfermement nocturne » aux consonances par trop psychiatriques, n’a pas hésité à utiliser l’expression guerrière de « couvre-feu », rappelant les souvenirs douloureux de l’Occupation nazie, de la guerre d’Algérie [fâcheux “hasard”, il démarre le jour anniversaire du 17 octobre 1961, quand, sous un sinistre couvre-feu, la police de Papon envoya 400 Arabes dans la Seine] et, dans une moindre mesure, celui qui suivit les émeutes des banlieues de 2005.
Chacun aura compris que cette mesure, scientifiquement stupide, humainement insupportable, économiquement destructrice, historiquement déplacée, qui entre en vigueur le 17 octobre 2020, prolonge la batterie d’injonctions vexatoires, sur le mode « Surveiller et Punir », adressée par un Pouvoir dont le plus ardent désir est de faire payer au peuple français une responsabilité dont il n’est pas redevable dans cette crise sanitaire où l’incurie, la faillite et l’absence de compassion des autorités de santé ont été totales.
Un couvre-feu qui sonne comme une déclaration de guerre
On se dispensera de rappeler qu’au lieu de profiter de l’été pour améliorer les capacités hospitalières en matière de lits de réanimation en prévision d’une deuxième vague du Covid-19 [principale raison invoquée pour justifier ce couvre-feu] et montrer par des actes forts aux personnels des hôpitaux que leur efficacité, leur dévouement, leur générosité avaient été bien entendus, le gouvernement, après avoir programmé 65 millions d’euros pour l’achat de 89 blindés (à 700.000 € pièce) destinés à la gendarmerie mobile et à écraser les révoltes à venir, vient d’augmenter le budget de la police de 325 millions d’euros et d’annoncer des primes pour les « nuiteux » (dont les 12.000 flics chargés de surveiller le couvre-feu), sur fond d’état d’urgence sanitaire reconduit en catimini par 26 godillots LREM (19 voix contre), dans un Palais Bourbon presque vide.
Ce couvre-feu sonne comme une déclaration de guerre, sur fond de politique de la peur et de liquidation des libertés publiques, dans une France (pour prendre un exemple scandaleux parmi d’autres) où des instituteurs ne sont même pas prioritaires pour passer un test de dépistage, y compris lorsque des cas de Covid-19 sont détectés dans leur classe… Au prétexte de « sauver le dispositif de traçage des cas-contacts », à défaut de juguler l’épidémie, Macron et son glacis totalitaire d’énarques veulent nous empêcher de vivre, de respirer, de nous distraire, de nous cultiver. Ces gens-là ont perdu tout sens de l’humanité. La seule chose qui compte pour eux, c’est le travail, l’économie. La seule peur qui les anime est celle de la récession. Le seul vertige qui les saisit celui de la décroissance. Sauf quand, dans un accès de cynisme ahurissant, ils laissent crever l’hôtellerie, la restauration, la culture, etc.
Face à tant d’imbécillité criminelle, que faire ?
Déprimer chez soi en regardant crever nos théâtres, nos cinémas, nos bars, nos restaurants (et tous les gens qui en vivent et les font vivre) ? Se résigner à vivre en serrant les dents dans un pays qui se tient sage (pour reprendre le titre du formidable film de David Dufresne sur les violences policières, actuellement à l’affiche) ?
Pour braver le couvre-feu : une méthode simple, pratique, agréable, susceptible de gripper la lessiveuse répressive des Lallement et des Darmacron
Pendant le confinement, on nous avait cordialement invités à applaudir les personnels soignants à nos fenêtres, à l’heure où le vampire de la rue de Ségur égrenait les morts à la télévision. Pour lutter contre le couvre-feu, et dire non à ce gouvernement de Versaillais obsédés de mise au pas et de répression, il existe une solution simple, pratique, agréable, susceptible de gripper la lessiveuse répressive des Lallement et des Darmacron, et qui vous offrira la possibilité géniale de vous faire des amis : chaque soir à 21 h à partir du 17 octobre et jusqu’à ce que prenne fin cette abomination mortifère, sortez de votre appartement, de votre maison, postez-vous, masqués et statiques (qu’on ne vous accusât pas de manifester sans autorisation !) sur votre bout de trottoir, et là, manifestez-vous, faites du bruit, criez, discutez, hurlez, gazouillez, imitez le cri de vos animaux préférés, tapez sur des casseroles, chantez à gorge déployée, par exemple ce refrain, emballant, primesautier, des Gilets jaunes :
On est là, on est là !
Même si Macron ne veut pas nous on est là !
Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur
Même si Macron ne veut pas, nous on est là !
Vous craignez de vous voir infliger une amende de 135€ ? Laissez donc vos papiers à la maison ! Il ferait beau voir que les « forces de l’ordre » embastillassent en garde à vue tout un pâté de maison, toute une rue, voire un quartier si cette manifestation de mauvaise humeur dans la bonne humeur venait à être contagieuse. Et il sera, de toute façon possible aux personnes qui le souhaiteront de réintégrer leur immeuble, au cas où les préfets enverraient la cavalerie pour châtier les contrevenants !
À l’heure où le malfaiteur Sarkozy (père spirituel de Darmanin et maître à penser de Macron, rappelons-le) vient d’être mis en examen pour « association de malfaiteurs », il n’est que temps de crier « Macron, destitution ! »
Pour rappeler comment ce gouvernement remercie son personnel soignant, évoquons le sort de Maré Ndiaye, aide-soignante à Mulhouse, et Farida Chikh, infirmière à Montrouge, poursuivies par la justice pour avoir crié leur colère, et dont les procès pour outrage et rébellion (en appel pour Maré Ndiaye) auront lieu en 2021. À cette occasion, signez (c’est important) la pétition demandant la dépénalisation du délit d’outrage, qui sera remise au printemps aux autorités exécutives, judiciaires et policières, dans le but d’appuyer une proposition de loi à l’Assemblée avant la fin du quinquennat Macron.
Hervé Éon, Jean-Jacques Reboux, cofondateurs du CODEDO
16 octobre 2020