vendredi 31 juillet 2020

23 novembre, Rouen. Procès pour outrage d’un opposant à Darmanin interpellé lors de l‘hommage au père Hamel

Le 26 juillet, à l’occasion de l’hommage rendu au père Hamel à 
Saint-Etienne-du-Rouvray, un important dispositif de sécurité était mis en place. Onze personnes furent interpellées. La police leur reprochait d’avoir perturbé l’allocution du ministre et d’avoir participé à une manifestation interdite. Quatre étaient placées en garde-à-vue, les sept autres étant maintenues dans les locaux du commissariat, sous un régime relevant d’un flou juridique total. Selon leur avocate Chloé Chalot, une telle rétention s’avère « parfaitement abusive ». Tous ont porté plainte pour « atteinte à la liberté individuelle commise par une personne dépositaire de l’autorité publique ».
L’une de ces personnes, dont l'identité n'a pas été révélée, est convoquée devant le juge le 23 novembre pour outrage, après avoir refusé une reconnaissance préalable de culpabilité et une comparution immédiate.

samedi 25 juillet 2020

“Salissures”, une tribune de Philippe Rajsfus

Maurice Rajsfus nous a quittés, mais son combat continue, plus que jamais ! Philippe Rajsfus (l’un de ses deux enfants) publie une Chronique irrégulière des jours de macronavirus, dans lequel il porte haut la mémoire et les combats de son père.

Voici la chronique n°3.
Maurice Rajsfus avait le sens de la synthèse et de la formule. Il a écrit ces trois phrases concernant la possibilité pour nimporte quel citoyen de ce pays, de croiser le chemin de policiers peu enclins à engager le dialogue. Je le cite :
« Si tu leur réponds, il y a outrage. Si tu résistes, il y a rébellion. Si tu prends la foule à témoin, il y a incitation à lémeute. »

Maurice a bénéficié, très tôt, à lâge de 14 ans, des bons soins de la police française venu larrêter, ainsi que toute sa famille, lors de la rafle du 16 juillet 1942 au nom de lois raciales édictées par loccupant nazi.
Lun des deux policiers ayant participé à cette saloperie était un voisin de palier de la famille. Maurice et sa sœur ont été libérés le soir même, mais ses parents ont été déportés à Auschwitz et y ont été assassinés, après être passés par Drancy, camp alors contrôlé et surveillé par la gendarmerie française. Voilà un démarrage dans lexistence qui ne porte pas à considérer la police comme une institution garante des libertés individuelles et de la démocratie.
Du coup, quand nous apprenons par la presse, il y a quelques semaines, que le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a écrit, dans une adresse à ses troupes, quil ne laissera pas «salir la police», nous étions tous scandalisés par cette affirmation martiale. Comme si la police était faite dune sorte de tissu anti tâche quil suffirait de laver à grande eau pour y faire disparaître tous ses méfaits.
Dans la réalité, les différents corps de police et de répression sont faits dune étoffe auto-salissante. Et le préfet Lallement est bien placé pour le savoir lui qui a été placé à son poste par un gouvernement aux abois en raison de la mobilisation des Gilets Jaunes. Ce monsieur sest même permis de convoquer la mémoire du général Galliffet, grand massacreur de centaines et centaines de Parisiens lors de la Semaine sanglante qui mit fin à la belle expérience démocratique et sociale de la Commune de Paris au printemps 1871.
Revenons à cette étoffe auto-salissante qui na cessé de se charger depuis plus de 80 ans. Faut-il rappeler au préfet Lallement lattitude de la police française qui se met immédiatement au service au service des nazis, dès lentrée des troupes dans Paris ? Les défections vont se compter sur les doigts dune seule main...
Est-il nécessaire de rappeler le rôle central et décisif de cette police parisienne dans la traque et larrestation des Juifs et en particulier les 16 et 17 juillet 1942, avec la rafle au petit matin dans Paris et toute la région parisienne de plus de 13.000 Juifs, hommes, femmes, enfants et vieillards, y compris les grabataires ?
Faut-il rappeler les ratonnades durant la guerre dAlgérie ? Les dizaines dAlgériens assassinés à Paris et des centaines dautres, jetés à la Seine, par les flics parisiens, alors quils manifestaient pacifiquement dans Paris, pour protester contre un couvre-feu discriminatoire, le 17 octobre 1961 ?Faut-il également lui rafraîchir la mémoire sur les 9 morts de Charonne, le 8 février 1962, étouffés et massacrés par la police à coup de grilles darbres, alors quils étaient coincés dans lescalier de la station de métro dont lissue était fermée ?
Faut-il rappeler le déchainement gratuit des CRS en mai-juin 1968 ? Faut-il encore rappeler les tirs tendus de gaz lacrymogènes et lœil perdu par Richard Deshayes en 1971 ?
Faut-il rappeler les charges et les violences gratuites contre les cortèges lycéens des années soixante-dix ? Et les contrôles au faciès ? Et le harcèlement permanent des jeunes dans les cités ?


Faut-il évoquer lassassinat de Makomé MBowolé au commissariat des Grandes Carrières, le 6 avril 1993, tué dune balle à bout portant alors quil était menotté sur une chaise ? Et le plaquage ventral de Lamine Dieng, le 17 juin 2007 et, plus récemment, la mort de Adama Traoré, dans des circonstances analogues ? La mort par étouffement du coursier Cédric Chouviat, le 3 janvier dernier, à Paris ? Et Gabriel D. adolescent de 14 ans, salement amoché à coups de pieds dans le visage à Bondy dans la nuit du 25 au 26 mai, après son interpellation ?
Et, hélas, pour ne pas finir, les nombreuses affaires qui se sont déroulées durant la mobilisation des Gilets jaunes et ses innombrables mutilés à vie ?
Et durant le confinement, comme à lIle-Saint-Denis, où le racisme a été à son comble ? Où, comme à Béziers, où la milice néo-fasciste qui sert de police municipale a tué, par plaquage ventral, un SDF qui ne lui revenait pas ? Et puis toutes les informations qui nous sont parvenues sur ces réseaux « sociaux » accessibles uniquement aux membres des forces de lordre où se déchaînent le racisme et la testostérone. Quand il y a près de 8.000 abonnés à un seul de ces réseaux, on ne peut plus parler de cas isolés ou de brebis galeuse. Cest tout le système qui est en gangréné.
Alors, oui, tout cela doit changer. Assez de salissures dont les forces de police sont seules responsables. Le préfet Lallement est, à nen pas douter, un digne successeur du préfet Papon.
Les policiers et les gendarmes ne sont pas des justiciers.
Les sévices corporels ont été supprimés lors de la révolution française de 1789. La peine de mort a été abolie en 1981.
Pas de vérité, pas de paix ! Pas de justice, pas de paix ! Laissez-nous respirer !
Le combat de Maurice continue.

LIRE : “Les 7 piliers de la bassesse”, une tribune de Philippe Rajsfus

LIRE : Maurice Rasjfus (1928-2020), la mémoire en tête

“Les 7 piliers de la bassesse”, une tribune de Philippe Rajsfus

Maurice Rajsfus nous a quittés, mais son combat continue, plus que jamais !
Faisant suite à un journal quotidien publié pendant le confinement, Philippe Rajsfus (l’un des deux enfants de Maurice) publie une Chronique irrégulière des jours de macronavirus, dans lequel il porte haut la mémoire et les combats de son père.
Voici la chronique n°7.

Comme une sorte de rengaine en forme de « Circulez ! Il n’y a rien à voir ! » Et des dizaines dannées quon nous la ressort à toutes les sauces. Les violences policières et ce que lon a pendant très longtemps appelé les « bavures » policières ne seraient le fait quune dune poignée de brebis galeuses. Cependant, ces exceptions regrettables ne gâteraient en rien limmense troupeau bleu qui se comporterait, lui, avec tous les égards quune police républicaine doit à la population quelle est censée protéger. 
Autre porte ouverte enfoncée avec constance par les hauts dirigeants policiers, face à lévidence de comportements déviants systémiques : la police nest que le reflet de la population dont elle est issue. Avec le sophisme inquiétant qui pourrait en découler : on trouverait donc dans les forces de police et de gendarmerie les mêmes proportions de salauds, de violents, de dissimulateurs, de menteurs, de voleurs, de pervers, de violeurs et de racistes que parmi les citoyens et les citoyennes de ce pays ? Et tout cela serait normal, parce que copie conforme de notre belle société ? Bigre !
Hormis le fait que les policiers de base sont recrutés, sur concours, après le Bac, la formation d
une année qui leur est ensuite prodiguée nen ferait pas à 100 % des éléments républicains, tous et toutes soucieux et soucieuses de respecter, quoiquil arrive, dans leurs missions quotidiennes, le Code de déontologie de la police nationale ? Cette formation dune année ne permettrait donc pas de repérer les éléments les plus douteux et/ou les plus violents et de les écarter de cette fonction qui ne devrait être exercée que de façon exemplaire ?
Posons la question différemment, en gardant en tête cette affirmation tellement « évidente » d
une similitude parfaite avec la population. Comment se fait-il alors que le vote pour lextrême-droite soit nettement plus élevé parmi les policiers, selon différentes études, que le vote global des électeurs et électrices de ce pays ? Sans parler des compagnies de CRS où les bureaux de vote des villes dans lesquelles elles sont basées enregistrent dexcellents résultats électoraux pour le F -Haine, naguère, et le R- Haine aujourdhui ?
   Continuons d
inverser cette affirmation : 
• Une majorité de citoyennes et de citoyens de ce pays développent-elles/ils ce sentiment
d
impunité très largement répandu parmi les représentants de l’ordre ? Il est vrai que le citoyen lambda nest pas assermenté... 
• Une part prépondérante des membres de notre société manifeste-t-elle une prévention particulière vis-à-vis de celles et ceux qui ne leur ressemblent pas, que ce soit en raison de leur couleur de peau, de leur statut social, de leur origine, de leur appartenance à une communauté, de leur âge ou encore du quartier ou de la ville où ils vivent ? 
• Madame et Monsieur Tout-le-monde ressentent-ils ce besoin pressant de rendre la justice, par des actes de violence illégitimes, en lieu et place de la justice elle-même ? 
• La peine de mort, abolie en 1981, rôde-t-elle de façon obsessionnelle dans la plupart des têtes
de tout un chacun ? 
• Le dialogue est-il à ce point bloqué dans la société pour que des avis contraires ou des noms doiseaux finissent systématiquement en procédures pour outrage public qui encombreraient les tribunaux ? 
• Omerta, mensonge et dissimulation sont-ils des pratiques généralisées dans notre vie quotidienne ? 
• Le besoin de surveiller et punir taraude-t-il la majorité de nos contemporains ? On voit bien par-là que certaines comparaisons, frappées au coin de lévidence policière, ne tiennent pas la route très longtemps. Et que la police quon nous annonce républicaine est globalement à limage des régimes et des gouvernements qui lont façonnée, depuis des dizaines dannées, comme un instrument sans beaucoup de principe, au service de leur pouvoir et du maintien de la domination sociale, politique et économique.

Hommage à Maurice Rajsfus, 4 juillet 2020, La Parole errante, Montreuil : le podcast

Samedi 4 juillet 2020, à la Parole errante, à Montreuil, un hommage était rendu à Maurice Rajsfus. Voici les podcasts des enregistrements, disponibles sur Fréquence Paris Plurielle (106.3).

Partie 1 : émission avec divers témoignages autour de Maurice Rajsfus.
Partie 2 : Table ronde « Maurice Rajsfus, témoin et historien de la répression, du Vel d’Hiv’ à nos jours. Regards croisés sur ses livres. » Avec Nicole Abravanel, Ludivine Bantigny et Daniel Kupferstein.
Partie 3 : Table ronde « Dénoncer les violences policières, transmettre le flambeau, le combat dune vie ». Avec Youcef Brakni, Vanessa Codaccioni, David Dufresne, Ramata Dieng, Raphaël Kempf.



LIRE : Maurice Rajsfus (1928-2020), la mémoire en tête

Maurice Rajsfus nous a quittés, mais son combat continue, plus que jamais !
Faisant suite à un journal quotidien publié pendant le confinement, Philippe Rajsfus (l’un des deux enfants de Maurice) publie une Chronique irrégulière des jours de macronavirus, dans lequel il porte haut la mémoire et les combats de son père. Retrouvez ces tribunes sur le site du CODEDO.


LIRE : “Les 7 piliers de la bassesse”, une tribune de Philippe Rajsfus

LIRE : “Salissures” par Philippe Rajsfus 

vendredi 24 juillet 2020

Police-justice : la fusion. Véronique Malbec, directrice de cabinet du Garde des Sceaux et épouse de Frédéric Veaux, chef de la police

🔴 Info NANTES RÉVOLTÉE. La n°2 du ministère de la justice est mariée avec le chef de la police
Le 9 juillet 2020, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a nommé comme directrice de cabinet la magistrate Véronique Malbec. Cette juriste a connu une ascension fulgurante durant les années Sarkozy, puisqu'elle a été nommée « directrice des services judiciaires » par Michèle Alliot-Marie.
Alors que Michel Mercier était Garde des Sceaux, elle sanctionnera le vice-procureur de Bobigny, Jean-Dominique Le Milon, qui avait osé, chose rarissime, critiquer la police dans une affaire. [Le magistrat avait assimilé, lors d'un procès, les méthodes de policiers prévenus – qui avaient accusé à tort un automobiliste d'avoir renversé l'un d'eux – à celles de la Gestapo. LConseil supérieur de la magistrature avait à deux reprises refusé de  sanctionner le magistrat.]
De 2013 à 2017, Véronique Malbec est procureure à Rennes, puis à Versailles.
Mais le plus troublant est que Véronique Malbec est mariée à Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale (DGPN). Autrement dit, la n°2 à la justice est la femme du n°1 de la police ! Il ne s'agit pas de dénoncer une union, mais de constater que la séparation des pouvoirs, déjà très superficielle, est pulvérisée par cette nomination. Les enquêtes sur les violences policières ou l'affaire Darmanin risquent de rester dans les tiroirs.

Derrière la figure médiatique de Dupond-Morretti, police et justice fusionnent de façon ostentatoire et délibérée.

🔴 Dans ce même article, Nantes Révoltée nous apprend également que le n°2 du ministère de l'éducation, Christophe Kerrero, est un ultra-libéral lié à l'extrême droite.

jeudi 16 juillet 2020

Trois policiers responsables de la mort de Cédric Chouviat mis en examen pour ”homicide involontaire”

Après la mise en examen, les 7 et 8 juillet, de deux policiers responsables de la mort de Cédric Chouviat, un 3e membre de « l’équipage » meurtrier vient d’être mis en examen pour le même motif. La 4e fonctionnaire ayant été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.
La famille de Cédric Chouviat s’est dite « soulagée », mais considère que « la qualification d’homicide involontaire n’est pas adaptée à la violence et à l’agressivité des fonctionnaires de police telle qu’elle ressort des vidéos de témoins et passants. Ce sont des coups volontaires qui ont entraîné la mort de Cédric Chouviat », insiste la famille, qui « demeure néanmoins confiante s’agissant d’une évolution de la qualification en fonction des investigations et expertise à venir ».

vendredi 10 juillet 2020

18 juillet, Beaumont-sur-Oise. Marche pour Adama Traoré

Communiqué du Comité La vérité pour Adama.
Quatre ans de combat, quatre ans de rencontres avec chacun d’entre vous, qui avez su nous donner les forces et l’énergie pour croire qu’ensemble nous aurons ce qui nous est dû: la Vérité et la Justice. 
Mon frère Adama est mort entre les mains des gendarmes le 19 juillet 2016. Grâce à vous tous, son nom vit depuis au-delà des frontières, au-delà des différences. Mon petit frère est devenu le vôtre aujourd’hui.
Retrouvons-nous, unissons-nous, à Beaumont-sur-Oise, tous ensemble pour nos droits, pour que la justice l’emporte sur l’impunité policière. Nos vies sont précieuses, défendons-les, construisons un avenir digne et fier pour nos enfants. Écrivons-notre histoire ensemble. Retrouvez-nous nombreux le samedi 18 juillet à Beaumont-sur-Oise !

mardi 7 juillet 2020

Les trois gendarmes responsables de la mort d’Adama Traoré condamnés à payer 2.000 € pour procédure abusive contre Assa Traoré

Communiqué du comité LA VÉRITÉ POUR ADAMA
Les trois gendarmes Romain FONTAINE, Matthias UHRIN et Arnaud GONZALES, qui ont tué Adama TRAORÉ, ont été condamnés à payer 2.000 € pour procédure abusive suite à leur action judiciaire contre Assa TRAORÉ pour « atteinte à la présomption d’innocence » des gendarmes. 
Notre avocat, Me. Yassine Bouzrou avait indiqué que l’action des gendarmes n’avait aucune chance d’aboutir et que l’accusation était ridicule, rappelant à la justice qu’au nom de la liberté d’expression il n’était pas possible de condamner Assa Traoré pour ses différentes publications sur les réseaux sociaux.  N’ayant pas peur du ridicule, les trois gendarmes avaient osé réclamer à la justice la somme de 30.000 €. 
Il s’agit d’un camouflet et d’une humiliation judiciaire pour ces gendarmes qui semblent ne pas comprendre ce que sont l’état de droit et la liberté d’expression, ce qui est particulièrement étonnant et inquiétant de la part de gendarmes. En effet, non seulement leur action a été rejetée par les juges, mais ils ont, en plus, été condamnés à payer 2.000 € à Assa TRAORÉ. 
C’est une victoire pour nous et nous continuerons à dénoncer ces trois gendarmes, Romain FONTAINE, Matthias UHRIN et Arnaud GONZALES, qui ont écrasé Adama TRAORÉ avec le poids de leur trois corps.

lundi 6 juillet 2020

4 septembre. Procès pour outrage de Stéphane Espic, le Gilet jaune qui murmure à l’oreille des flics du préfet Lallement

Stéphane Espic fait partie des Gilets jaunes que l’hebdo officiel de la macronie Le Point invoque dans ses papiers délirants sur la dangerosité des mouvements d’ultra gaucheMis en cause dans de nombreuses affaires, cet homme de 48 ans originaire d’Annecy revendique une bonne douzaine de gardes à vue, pour des faits hauts en couleurs,  réalisés au nez et à la barbe des forces de l’ordre, pratiquant, lors de ses dernières opérations, une technique qui éprouve les nerfs des policiers. Roulant en Vélib’, masqué, ganté, lesté d’une i.phone et d’un langage aussi fleuri que sa barbe, Stéphane Espic allie l’humour et la provocation, ce qui lui permet de démonter la Trinité absurdité-bêtise-violence des flics au service d’un régime politique qui a basculé dans le régime policier, sous l’impulsion de Castaner et du préfet Lallement.

Mai 2019. Il est mis en garde à vue pour outrage au chef de l’État, pour avoir adressé un doigt d’honneur à Macron lors d’un hommage aux soldats français tombés au Burkina Faso (affaire classée sans suites).
Le 4 août 2019, anniversaire de l’abolition des privilèges, il est arrêté pour avoir tagué une palissade de l’Assemblée nationale. Convoqué au commissariat de Versailles pour avoir tagué la permanence d’un député LREM des Yvelines, il se présente avec un homard géant, en hommage à François de Rugy. Ce qui lui vaudra d’être interdit de séjour à Versailles, une ordonnance d’expertise psychiatrique et  un contrôle judiciaire interdit de « participer à une manifestation qui s’approcherait d’un ministère, du parlement ou d'une permanence parlementaire ».
Le 21 mai 2020 dans la matinée, Espic est devant l'Elysée, dans le but de remettre au président de la République un message d’un groupe d’entrepreneurs et de salariés en difficulté de Belfort. Circulant en Vélib’, reconnaissable à son béret noir et à sa faconde, il se fait interpeller par des policiers. La scène, filmée par Philippe Bouriachi, pour le Grand forum, est visible ci-dessous. À 6’40”, Espic sort un gant retourné de sa poche, ce qui lui vaudra d’être poursuivi pour outrage, les policiers l’accusant d’avoir volontairement positionné les doigts du gant dans le but de leur adresser un doigt d’honneur !
Arrêté pour délit d’outrage, Stéphane Espic comparaîtra le 4 septembre 2020 à 9 h, devant la 29e chambre du TGI de Paris. Il est poursuivi pour trois outrages et pour avoir effectué à treize reprises des dégradations de biens, dont on trouvera la liste dans l’ordonnance de placement sous contrôle judiciaire du juge des libertés et de la détention, le très “droitier” Charles Prats, dont il était fait état ici, à l'époque où il s’acharnait sur le militant Antonin Bernanos.


Dans l’un de ses derniers et nombreux “live”, Stéphane Espic présente la manifestation nocturne du 24 juin devant la Maison de la Radio, où des flics jettent leurs menottes par terre et s’auto-applaudissent en chantant La Marseillaise, en soutien à leur confrère de Strasbourg condamné à 18 mois de prison avec sursis pour avoir sauvagement matraqué une dame Gilet jaune de 62 ans.