Maurice Rajsfus nous a quittés, mais son combat continue, plus que jamais !
Faisant suite à un journal quotidien publié pendant le confinement, Philippe Rajsfus (l’un des deux enfants de Maurice) publie une Chronique irrégulière des jours de macronavirus, dans lequel il porte haut la mémoire et les combats de son père.
Voici la chronique n°7.
Comme une sorte de rengaine en forme de « Circulez ! Il n’y a rien à voir ! » Et des dizaines d’années qu’on nous la ressort à toutes les sauces. Les violences policières et ce que l’on a pendant très longtemps appelé les « bavures » policières ne seraient le fait qu’une d’une poignée de brebis galeuses. Cependant, ces exceptions regrettables ne gâteraient en rien l’immense troupeau bleu qui se comporterait, lui, avec tous les égards qu’une police républicaine doit à la population qu’elle est censée protéger.
Autre porte ouverte enfoncée avec constance par les hauts dirigeants policiers, face à l’évidence de comportements déviants systémiques : la police n’est que le reflet de la population dont elle est issue. Avec le sophisme inquiétant qui pourrait en découler : on trouverait donc dans les forces de police et de gendarmerie les mêmes proportions de salauds, de violents, de dissimulateurs, de menteurs, de voleurs, de pervers, de violeurs et de racistes que parmi les citoyens et les citoyennes de ce pays ? Et tout cela serait normal, parce que copie conforme de notre belle société ? Bigre !
Hormis le fait que les policiers de base sont recrutés, sur concours, après le Bac, la formation d’une année qui leur est ensuite prodiguée n’en ferait pas à 100 % des éléments républicains, tous et toutes soucieux et soucieuses de respecter, quoiqu’il arrive, dans leurs missions quotidiennes, le Code de déontologie de la police nationale ? Cette formation d’une année ne permettrait donc pas de repérer les éléments les plus douteux et/ou les plus violents et de les écarter de cette fonction qui ne devrait être exercée que de façon exemplaire ?
Posons la question différemment, en gardant en tête cette affirmation tellement « évidente » d’une similitude parfaite avec la population. Comment se fait-il alors que le vote pour l’extrême-droite soit nettement plus élevé parmi les policiers, selon différentes études, que le vote global des électeurs et électrices de ce pays ? Sans parler des compagnies de CRS où les bureaux de vote des villes dans lesquelles elles sont basées enregistrent d’excellents résultats électoraux pour le F -Haine, naguère, et le R- Haine aujourd’hui ?
Continuons d’inverser cette affirmation :
Hormis le fait que les policiers de base sont recrutés, sur concours, après le Bac, la formation d’une année qui leur est ensuite prodiguée n’en ferait pas à 100 % des éléments républicains, tous et toutes soucieux et soucieuses de respecter, quoiqu’il arrive, dans leurs missions quotidiennes, le Code de déontologie de la police nationale ? Cette formation d’une année ne permettrait donc pas de repérer les éléments les plus douteux et/ou les plus violents et de les écarter de cette fonction qui ne devrait être exercée que de façon exemplaire ?
Posons la question différemment, en gardant en tête cette affirmation tellement « évidente » d’une similitude parfaite avec la population. Comment se fait-il alors que le vote pour l’extrême-droite soit nettement plus élevé parmi les policiers, selon différentes études, que le vote global des électeurs et électrices de ce pays ? Sans parler des compagnies de CRS où les bureaux de vote des villes dans lesquelles elles sont basées enregistrent d’excellents résultats électoraux pour le F -Haine, naguère, et le R- Haine aujourd’hui ?
Continuons d’inverser cette affirmation :
• Une majorité de citoyennes et de citoyens de ce pays développent-elles/ils ce sentiment
d’impunité très largement répandu parmi les représentants de l’ordre ? Il est vrai que le citoyen lambda n’est pas assermenté...
d’impunité très largement répandu parmi les représentants de l’ordre ? Il est vrai que le citoyen lambda n’est pas assermenté...
• Une part prépondérante des membres de notre société manifeste-t-elle une prévention particulière vis-à-vis de celles et ceux qui ne leur ressemblent pas, que ce soit en raison de leur couleur de peau, de leur statut social, de leur origine, de leur appartenance à une communauté, de leur âge ou encore du quartier ou de la ville où ils vivent ?
• Madame et Monsieur Tout-le-monde ressentent-ils ce besoin pressant de rendre la justice, par des actes de violence illégitimes, en lieu et place de la justice elle-même ?
• La peine de mort, abolie en 1981, rôde-t-elle de façon obsessionnelle dans la plupart des têtes
de tout un chacun ?
de tout un chacun ?
• Le dialogue est-il à ce point bloqué dans la société pour que des avis contraires ou des noms d’oiseaux finissent systématiquement en procédures pour outrage public qui encombreraient les tribunaux ?
• Omerta, mensonge et dissimulation sont-ils des pratiques généralisées dans notre vie quotidienne ?
• Le besoin de surveiller et punir taraude-t-il la majorité de nos contemporains ? On voit bien par-là que certaines comparaisons, frappées au coin de l’évidence policière, ne tiennent pas la route très longtemps. Et que la police qu’on nous annonce républicaine est globalement à l’image des régimes et des gouvernements qui l’ont façonnée, depuis des dizaines d’années, comme un instrument sans beaucoup de principe, au service de leur pouvoir et du maintien de la domination sociale, politique et économique.
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