vendredi 23 janvier 2015

Quand le pseudo-historien Lorànt Deutsch compare la caricature de Mahomet à un outrage


Lorsqu’il affirme à Nice-Matin : "La nouvelle caricature de Mahomet est un outrage", le pseudo-historien Lorànt Deutsch n’a pas tout à fait tort sur le fond. Le délit d’outrage, n’est, après tout, qu’une "extension" du délit de blasphème. [C’est évidemment une raison supplémentaire de chasser le délit d’outrage du Code pénal.] En revanche, sur la forme, il se trompe lorsqu’il affirme : "Mais on devrait réfléchir au délit de blasphème, qui a été aboli." Le délit de blasphème est toujours en vigueur dans les trois départements d’Alsace-Lorraine, concernés par le Concordat de 1801. Pour preuve, les cultes d’Alsace-Lorraine ont, le 6 janvier  2015 (la veille du massacre de Charlie-Hebdo) demandé son abrogation. L'Observatoire de la laïcité doit donner sa réponse en avril 2015.
Ce qui prouve, s’il en était besoin, que Lorànt Deutsch est un très mauvais historien.

mardi 20 janvier 2015

"Souscription pour l'édification d'un monument au policier inconnu" par Maurice Rajsfus


Rémi Fraisse
L’hommage consensuel rendu aux trois policiers assassinés lors du massacre de Charlie-Hebdo et à Montrouge ne saurait faire oublier que, si certains policiers peuvent être à juste titre considérés comme des héros, il arrive trop souvent que les forces de l’ordre (gardiens de la paix, CRS, gardes mobiles) mutilent, comme ce fut le cas à Nantes le 22 février 2014 lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et tuent des innocents, le dernier en date étant Rémi Fraisse, assassiné lors de la manifestation contre le barrage de Sivens le 25 octobre 2014. Rémi Fraisse, à qui le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone a refusé la minute de silence demandée par Cécile Duflot en novembre 2014.
Maurice Rajsfus
Créateur en 1994 de l’Observatoire des libertés publiques, après l’assassinat de Makomé M’Bovolé, tué d’une balle à bout touchant le 6 avril 1993 au commissariat des Grandes-Carrières (18e arrondissement), Maurice Rajsfus a publié de nombreux livres sur la police française et tenu pendant vingt ans, inlassablement, la sinistre comptabilité des "bavures" policières sur le site Que fait la police? C’est aussi l’un des créateurs du CODEDO.
Les éditions de la Pigne rééditent son fameux livre Souscription pour l’édification d’un monument au policier inconnu, paru en 1999 à L’Esprit frappeur.
Une souscription est ouverte ICI 

lundi 19 janvier 2015

Charb, Tignous, Wolinski, Honoré, Cabu sont morts, mais Luz est toujours vivant !

L’un des trois dessins offerts par notre ami Luz au CODEDO, publiés en juillet 2008 dans un article de Libération ["Le délit d’outrage dégainé à outrance", par Ondine Millot], cinq mois avant notre appel à dépénaliser le délit d’outrage. Rappelons que si le délit d’offense au chef de l’État a été depuis lors aboli, le délit d’outrage, qui n’est, après tout, qu’une variante "soft" du délit de blasphème, est toujours là. Lire à ce sujet la très éclairante interview donnée au Monde en mars 2009 par l’avocat Thierry Levy : "L’outrage est une infraction obsolète".

lundi 12 janvier 2015

Procès des "Kamyapoil" : la cour d'appel de Rennes rejette la Question Prioritaire de Constitutionnalité à propos du délit d'outrage

Mercredi 7 janvier, deux heures avant la tuerie de Charlie-Hebdo, avait lieu à Rennes le procès en appel des Camille à poil [lire ci-dessous, sur le site Kamyapoil et sur Presquile Gazette] condamnés pour outrage en première instance à 15 jours de prison avec sursis pour s'être opposés à la construction de l'aéroport de ND-des-Landes en se déshabillant devant des policiers.
Leur avocat, Me Erwan Le Moigne, avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), dans le but de démontrer que le délit d'outrage n'est pas conforme à la Constitution, et de le faire disparaître du Code pénal. La QPC a été rejetée par le tribunal, qui a réclamé la même peine. Verdict le 18 février 2015.