jeudi 26 mars 2020

Pétition de soutien aux 600 médecins qui attaquent E. Philippe et A. Buzyn en justice

Réunis dans un collectif nommé C 19, plus de 600 médecins ont porté plainte jeudi 19 mars contre l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et le premier ministre Édouard Philippe qu'ils accusent de « mensonge d'État » dans leur gestion de la crise d'épidémie de coronavirus. Philippe Naccache, Emmanuel Sarrazin et Ludovic Toro, les trois médecins fondateurs de ce collectif ont pour ce faire saisi la Cour de Justice de la République, seule juridiction habilitée à juger les actes commis par les membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
Pour ces médecins, le gouvernement était au courant des dangers liés à l'épidémie mais n'a pas agi suffisamment tôt ni pris les bonnes mesures, notamment le stockage de masques et la mise en place de tests systématiques, qui aurait permis d'isoler les "porteurs sains" capable de contaminer plusieurs personnes. Début mars, par l'usage d'un 49-3 au sortir d'un conseil ministériel prétendument consacré à la gestion de la pandémie imminente du coronavirus, nos dirigeants politiques ont révélé le danger qui émane de leurs décisions dans les moments capitaux et leur incapacité à en percevoir l'urgence.
Nous soutiendrons par la force populaire cet acte courageux et nécessaire. Ainsi, nous souhaitons participer à la dénonciation des mensonges, de l'amateurisme et de la médiocrité de nos dirigeants qui ont conduit à la gestion calamiteuse de cette crise sanitaire et à un scandale d'état. Par nos voix, nous donnons notre plein soutien et notre solidarité aux courageuses blouses blanches de notre pays, envoyées sur le front de "guerre" sans matériel.
Face à l'inacceptable, l'injustice et le mépris résister est un devoir. Dans la résistance notre essence s'exprime, dans la résistance un autre monde est possible.

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mercredi 25 mars 2020

Ramatoulaye, 19 ans, tasée, frappée car elle n’a pas son attestation de sortie. Pendant le confinement, les violences policières continuent

On ne pensait pas avoir à évoquer si tôt dans la période de confinement les violences policières, mais voilà, c’est parti !
Et comme les médias sont très occupés à relater la colère des flics, privés, comme tant d’autres professions (mais de façon moins scandaleuse que les soignants), de masques, il y a fort à parier que le sujet ne va pas occuper les médias avant longtemps.


La scène, rapportée par le site Actu Seine-Saint-Denis, n’est pas la première du genre depuis le début du confinement. Il y a une semaine, une femme se faisait violemment menotter à terre au métro Château-Rouge, puis poursuivre pour outrage et rébellion, car elle refusait de payer la rançon en cas de non-possession de l’ausweiss du professeur Lallement permettant à tout citoyen de sortir de chez lui pour acheter sa semoule, son pain, ses pâtes, ses serviettes périodiques. La pandémie tue, mais elle épargne la violence endémique, la stupidité congénitale et le racisme intrinsèque de ces forces de l’ordre qui nous ont si peu gardés en paix, mais nous tant crevé les yeux, arraché les mains, lacrymogénisé les pupilles, gardés à vue, etc.

Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), jeudi 19 mars. Ramatoulaye B., 19 ans, sort faire des courses pour son fils, un nourrisson âgé de quelques mois. Elle se rend au magasin le plus proche, accompagnée de son petit frère de sept ans. Sur le chemin du retour, le caddie chargé de courses, tout près de chez elle, une patrouille de police contrôle son attestation de dérogation de sortie, dans le cadre du confinement lié à la propagation du coronavirus. Mais cette attestation, Ramatoulaye ne l’a pas imprimée.
« J’avais mon attestation écrite. Je devais passer au taxiphone pour l’imprimer mais il était fermé. Un autre policier, que j’avais croisé plus tôt, m’avait affirmé que l’attestation manuscrite était suffisante. J’étais juste sortie faire des courses pour nourrir mon bébé. Il n’y avait plus rien à manger pour lui, il fallait absolument que je sorte ! »
Le ton monte. La jeune femme n’a pas le temps de s’expliquer. « Tout de suite, ils se mettent à m’insulter devant mon petit frère. Sale pute ! Pétasse ! » Les insultes fusent. Seule face à huit policiers (deux s’occupent de son petit frère), Ramatoulaye admet perdre son sang-froid, mais sans violence à l’égard des policiers. « Je ne comprenais pas comment on en était arrivé là. J’étais juste sortie faire des courses. » 
Comme on le voit et l’entend sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociauxelle reçoit un coup de taser à la poitrine. Son cri déchire le silence au moment de l’impact. Elle est ensuite plaquée au sol par un autre policier avant d’être embarquée. Mais les coups ne s’arrêtent pas là. « Dans le camion, ils ont continué à me donner, cette fois-ci, des coups de pieds en me disant que j’étais “une petite merde”. »
Arrivée au commissariat, Ramatoulaye passe une heure en cellule avant d’être relâchée.    Elle se rend chez le médecin pour faire constater ses blessures. Traumatisme épaule gauche et poignet droit, hématomes et douleurs de la cuisse gauche » dans le cadre de « coups et blessures volontaires ». Son état nécessite cinq jours d’ITT. Quatre jours après, elle confie avoir des difficultés à dormir la nuit. Son petit frère, qui a assisté à la scène, est traumatisé. Elle souhaite déposer plainte au commissariat de police« Mais on m’a dit qu’avec le coronavirus, tout se faisait ligne. »
On ne sait pas si Ramatoulaye a été poursuivie pour outrage et rébellion.