Samedi 12 octobre, Zoé 21 ans, est à Metz pour profiter du festival de la bière. À 13 h, indécise sur la suite de sa journée, elle décide de s’installer sur un banc devant la gare et de lire un livre acheté la veille, Dernière sommation (Grasset), le premier roman du journaliste David Dufresne, qui s’illustre depuis plusieurs mois en interpellant le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, sur l’usage de la violence par les forces de l’ordre lors des manifestations des gilets jaunes, en compilant, notamment, les blessures infligées et les actes litigieux avec le hashtag “Allo @place_beauveau” sur Twitter.
Cette histoire est racontée sur Webullition.
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Profitons de l’occasion pour rappeler l’utilité publique d’un autre livre sur le sujet des violences policières et de la gestion de ce qu’on appelait au siècle dernier le “maintien de l’ordre” (un glissement sémantique ayant remplacé le mot “ordre” par celui de “répression”).
Plus discrètement paru en 2016 chez un petit éditeur et écrit par quelqu’un qui vécut l’horreur dans sa chair puisqu’il perdit un œil dans une manifestation nantaise, La Larme à l’œil, de Pierre Douillard-Lefèvre, mériterait d’être relu à l’aune de l’actualité, en ce qu’il annonce on ne peut mieux (ou plutôt, on ne peut pire) ce qui est en train de se passer sous nos yeux (pour celles et ceux qui ont encore la chance de ne pas les avoir perdus) : la dérive de la République en un État policier (qui commence à faire des jaloux dans certains régimes autoritaires), sous le règne du quatuor Macron-Strodza-Beloubet-Castaner, qui atteint un inquiétant paroxysme avec l’arrivée à la préfecture de police de Paris de l’effrayant Didier Lallement, dont certaines mauvaises langues n’hésitent pas à dire qu’il ferait l’admiration posthume du champion toutes catégories ès-répressions Maurice Papon.
On rappellera – ce qui n’est pas assez fait – la lourde responsabilité, dans ces actualités inquiétantes, de celui qui, en tant que président de la République, fut le premier à couvrir et systématiser les nasses policières, les manifestations circulaires autour de bassin urbain, les provocations policières et les opérations de propagande médiatiques qui sont leur corollaire et, in fine, l’interdiction de manifester comme seule solution prônée par un pouvoir aux abois pour répondre à la révolte des Gilets jaunes : un certain François Hollande !
Dernière sommation, de David Dufresne (Grasset, 2019)
La Larme à l’œil, violences d’État et militarisation de la police, de Pierre Douillard-Lefévre (Le Bord de l’eau, 2016).
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