Le 12 décembre 2019 aura lieu à Montpellier le procès de Camille Halut, militante et observatrice de la Ligue des droits de l’homme, dont Amnesty International dresse ici le portrait.
Son délit : avoir refusé de donner son appareil photo à un policier (le chef de la Sûreté local) lors d’une manifestation pour le climat à Montpellier, alors que le droit international reconnaît ce statut d’observateur.
Pour une fois, la “justice” n’invoque pas le classique délit d’outrage. Camille est poursuivie pour dissimulation de visage et rébellion.
Son délit : avoir refusé de donner son appareil photo à un policier (le chef de la Sûreté local) lors d’une manifestation pour le climat à Montpellier, alors que le droit international reconnaît ce statut d’observateur.
Pour une fois, la “justice” n’invoque pas le classique délit d’outrage. Camille est poursuivie pour dissimulation de visage et rébellion.
RAPPELS ET PROSPECTIVES : UNE JUSTICE RENDUE CONTRE LE PEUPLE
Rappelons que le délit de dissimulation de visage (passible d’un an d’emprisonnement et de 1.500 € d’amende) fut voté sous Sarkozy en 2010, dans le contexte du débat sur le voile.Si le délit de rébellion (beaucoup moins utilisé que celui d’outrage) est passible de la même peine, on notera que celui de rébellion armée porte la peine à cinq ans de prison et 75.000 € d’amende. Au train où vont les choses dans une France où des policiers contrôlent une passante parce qu’elle lit un livre déplaisant à la police [Dernière sommation, de David Dufresne], il n’est pas interdit d’imaginer que des magistrats animés par une servilité qui leur fait perdre de vue ce pour quoi ils sont censés rendre la justice – c’est-à-dire au nom du Peuple, et non pas contre le Peuple –, en viendront, dans un avenir dont il est à craindre qu’il soit encore plus sombre pour les libertés publiques, à considérer l’appareil photo d’un journaliste (ou d’une observatrice d’une association de défense des droits humains) comme une arme par destination… Fin de la parenthèse.
UN PROCÈS AUX ENJEUX CAPITAUX
D’où l’importance de ce procès, qui n’est pas un procès comme un autre (même s’il s’inscrit dans la spirale totalitaire qui anime la ”justice” depuis le début de la répression des Gilets jaunes) puisque, pour la première fois, et après le procès du journaliste Gaspard Glanz (condamné à 300 € d’amende pour outrage pour un doigt d’honneur à un policier), une observatrice de la LDH est poursuivie en justice. Dans cette interviewe fort instructive (6 novembre), Camille Halut explique comment le statut d’observateur s’articule et rappelle la volonté évidente de mutiler de la police française sous le régime des Macron-Strodza-Lallement-Castaner.
Camille Halut avait été relaxée le 1er octobre dans une affaire similaire, où elle était poursuivie pour “entrave à la circulation”, alors qu’elle faisait partie d’une mission d’observation de la LDH lors d’une manifestation où les Gilets jaunes avaient bloqué une autoroute en avril 2019. Les juges avaient estimé que la police avait cherché une infraction a posteriori. Elle avait à l’époque effectué 56 heures de garde à vue.
Procès de Camille Halut (1er octobre 2019)
Le tribunal a rendu son verdict le 16 janvier 2020 : Camille Halut est relaxée.
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