samedi 28 décembre 2019

Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique obsédé par la reconnaissance faciale


Avant d’être secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, ex-Strauss-Kahn boy, ex-directeur de campagne-adjoint de François Hollande, était chargé de mission chez Safran, le puissant groupe technologique français né en 2005 de la fusion de Snecma et de Sagem. C’est aussi lui qui organisa la rencontre entre Macron et Marc Zuckerberg, patron de Facebook. L’homme, rappelle le Parisien, qui dresse ici son CV, rabroua également Benalla. C’est dire si c’est un foudre de guerre !
Dans une interview au Parisien, O déclare que le gouvernement envisage une expérimentation de la reconnaissance faciale dans les lieux publics, qui devrait durer de six mois à un an, “sous la supervision de la société civile et de chercheurs.” Et non pas par le ministère de l’Intérieur, comme seraient tentés de le croire les Gilets jaunes et les grévistes séditieux qui prennent le pays en otage. Le règlement général sur la protection des données (RGPD) interdisant “l'utilisation de la reconnaissance faciale sans le consentement des personnes qui y sont soumises”, seuls les individus qui auront donné leur accord seront donc identifiés durant ce laps de temps. Pour l'heure, il est encore difficile d’obtenir davantage de détails sur ce test. “En France, Thales (via Gemalto) et Idemia travaillent sur ces technologies mais le nom d'aucun industriel n'a filtré.” 
Cédric O dévoile également un projet du gouvernement le plus liberticide depuis la guerre d’Algérie : ALICEM (pour Authentification en ligne certifiée sur mobile), présentée sur le site du ministère de l’Intérieur comme la première solution d’identité régalienne sécurisée. Dans un pays où les usages régaliens admettent que la police peut crever les yeux des manifestants sans être inquiétée, la formule laisse songeur.
Infographie Le Parisien
Utilisant un vocabulaire quelque peu guerrier et une pléthore d’adverbes, et tout en prévenant ne pas être certain qu’elle soit un jour déployée, Cédric O abonde aussitôt dans le sens inverse : “Le jour où nous déploierons largement une solution d’identité numérique, nous proposerons nécessairement une alternative à la reconnaissance faciale pour s’enrôler [sic]. Il y aura probablement une manière physique’ de s’inscrire, en se déplaçant au guichet – dans votre mairie, par exemple.”
Dans une lettre commune, 80 associations, dont l’Observation des libertés et du numérique, craignant que ce nouvel avatar de la macronie ne bride quelques libertés essentielles, lancent un appel demandant l’interdiction de la reconnaissance faciale sécuritaire, que l’on peut lire sur le site de la Ligue des droits de l’Homme.

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