« Le Pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu’ils peuvent provoquer des changements. » écrivait au siècle dernier le linguiste Noam Chomsky. Vingt-cinq ans plus tard, on ajoutera : « Et il fait en sorte que les gens qui seraient tentés de provoquer ces changements, ou simplement d’exprimer publiquement leur désaccord avec les gouvernants, en soient empêchés. Par tous les moyens… » Lesquels moyens consistent en une force publique qui n’a rien à voir avec celle évoquée dans l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 – et dans le présent film par la juriste Monique Chemillier-Gendreau –, étant donné que la liberté de manifester, énoncée dans l’article 10 de ladite Déclaration mais non inscrite dans la Constitution, n’existe plus de facto depuis le printemps 2016, date à laquelle l’État, sous la magistrature de Hollande, la houlette du sinistre dégauchi Valls et de Cazeneuve, instaura une politique d’abattage répressive dont les zadistes de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes firent les frais, bien avant que les hordes de « Gaulois réfractaires » fustigées par Macron envahissent rues et ronds-points, revêtus de gilets jaunes.
Déchaînements de brutalités policières (la ville de Nantes servant de laboratoire à ciel ouvert) : nassage systématique des manifestants – sommets atteints le 23 juin 2016 lors du défilé ubuesque autour du bassin de l’Arsenal cadenassé par des grilles anti-émeutes –, gazage et contrôles préventifs, fouilles préventives, punitions préventives par voie de LBD (yeux crevés, mains arrachées, etc.), transformant la doctrine du maintien de l’ordre « à la française » en une militarisation façon Minority report, qui vaudra à la France d’être montrée du doigt par l’ONU, dont l’un des rapporteurs témoigne dans le film. (…)
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