mercredi 30 décembre 2015

Pantin enrage contre les "cow-boys". L'avocat de Zahra Kraiker évoque un "racisme d’État"

Depuis quatre jours, Zahra Kraiker « ne dort plus », « ne mange plus ». « Ma dignité en a pris un coup », raconte cette femme de 45 ans, habitante de Pantin (Seine-Saint-Denis). Samedi, en fin d’après-midi, elle a été victime d’une «agression policière» à deux pas de son immeuble. [Cette affaire est évoquée ci-dessous.]

lundi 28 décembre 2015

Pantin. Tabassée par des policiers racistes pour s'être opposée à l'interpellation brutale de ses deux fils, une mère porte plainte pour violences policières

Samedi 26 novembre, Pantin (Seine-Saint-Denis). Deux frères de 15 et 18 ans contrôlés par la police sont matraqués par les "forces de l’ordre". La mère, ne supportant pas de voir ses fils brutalisés, intervient et se fait à son tour gazer et matraquer par les flics, qui accuseront, comme de bien entendu, et selon un modus operandi désormais bien rôdé, repris en chœur par les syndicats policiers, les deux jeunes d’outrage.
Après s’être vue prescrire une ITT de 10 jours, la mère, Mme Zahra Kraiker, a décidé de porter plainte pour violences policières. La recrudescence de ces violences policières à caractère raciste – appelons un chat un chat et un flic raciste qui se déchaîne sur des Arabes un flic raciste –, semble montrer que la police française, de plus en plus gangrénée par de tels individus, n’a plus grand-chose de républicain. Et prend, tranquillement mais sûrement, le chemin des Etats-Unis, pays où il ne fait pas bon se trouver sur le passage des "forces de l'ordre" quand on a la peau noire…

Lire dans Libération l’article de Sylvain Mouillard, Pantin enrage contre les "cow-boys"

Vidéo de l'interpellation, diffusée par France 3, qui utilise l’euphémisme "intervention musclée" pour "matraquage sauvage", filmée par une voisine, et le témoignage des parents des deux adolescents.

mercredi 23 décembre 2015

Quand Frédéric Péchenard, l'homme qui veut des tests salivaires de dépistage de cannabis dans les lycées, étouffait les poursuites pénales contre son fils

Frédéric Péchenard, n°2 de la nouvelle patronne de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, vient de présenter sa toute nouvelle mesure : des tests salivaires de dépistage de cannibis dans tous les établissements scolaires de la région. Cette mesure, qui suscite de nombreuses critiques, semble d'ailleurs mal engagée.
Gageons que les médias ne vont pas se bousculer au portillon pour rappeler la morale à géométrie variable de cet individu qui, en 2010, alors qu’il dirigeait la Police nationale, était intervenu auprès des policiers pour étouffer une affaire dans laquelle son fils aurait dû être poursuivi pour outrage.

Voici ce que nous disions à l’époque sur Mediapart et sur le site du CODEDO.
17 juin 2009, le fils de Frédéric Péchenard (directeur général de la Police nationale et ami d'enfance de Sarkozy), alors âgé de 16 ans, est arrêté par des policiers pour conduite en état d'ivresse sur un scooter. S'en suivent des insultes [Tu fais qu'un métier de con, je vais te muter à la circulation!], qui auraient conduit (pour le moins) n'importe quel citoyen lambda en garde à vue pour outrage.
L’affaire a été révélée par Le Parisien. L’OPJ de permanence cette nuit-là a reçu l'ordre de ne pas placer l'interpellé en garde à vue et de ne pas aviser la permanence de nuit du parquet. Cette affaire rappelle le cas tout récent de Gilles Dufeigneux, chef de cabinet adjoint du Premier ministre, également arrêté pour conduite en état d'ébriété, contraint à la démission mais non poursuivi, alors que son attitude était caractéristique d'un délit d'outrage.

vendredi 18 décembre 2015

18 adolescents du 12e arrondissement de Paris portent plainte pour violences policières


Dix-huit garçons et filles du quartier Reuilly-Montgallet (12e arrondissement) viennent de porter plainte contre des policiers pour violences, harcèlement, injures racistes, etc. Porter plainte contre un policier n’est jamais chose facile en France. Le juge, presque toujours, est du côté des "forces de l’ordre". Le faire quand on a entre 15 et 18 ans encore moins.


On relira avec intérêt l’un des multiples livres de Maurice Rajsfus sur le sujet, Je n’aime pas la police de mon pays, paru aux éditions Libertalia, et Souscription pour l’édification d’un monument au policier inconnu, récemment réédité aux éditions de La Pigne.


vendredi 11 décembre 2015

Babacar Guèye, sénégalais, 27 ans, abattu par la police à Rennes

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar Guèye, Sénégalais de 27 ans, a reçu cinq balles dans le corps. C’est un policier qui a tiré. L’incompétence manifeste des agents de l’ordre, couverte plus que jamais par l’état d’urgence, voilà qui explique probablement le drame. La version des journaux « respectables », reprise de la version du procureur, ne laisse pas d’intriguer, sinon de révolter.
La suite sur le blog Mediapart.
Témoignage de Awa Guèye, la sœur de Babacar. Ses amis organisent une marche silencieuse le samedi 12 décembre à Rennes.

jeudi 10 décembre 2015

"Qui a tué Ali Ziri ? Contre-enquête sur les violences policières", un film de Luc Decaster

Le 11 juin 2009, Arezki Kerfali, 61 ans, et Ali Ziri, 69 ans, sont interpellés, en état d'ivresse, par la police nationale d’Argenteuil, lors d’un contrôle routier. Ali Ziri quitte le commissariat dans le coma et décède à l’hôpital deux jours plus tard. S‘en suivra une plainte de la famille, et une longue bataille judiciaire, la justice ayant, comme presque toujours dans pareil cas en France, classé l’affaire (actuellement en cassation).
Luc Decaster a réalisé un documentaire sur cette affaire. Pendant cinq ans, il a filmé le combat du collectif de citoyens Vérité et Justice pour Ali Ziri. Télérama a interviewé l’un d’entre eux, Omar Slaouti.   À lire ICI.

jeudi 3 décembre 2015

Eric Pétetin condamné à six mois de prison ferme pour "outrage raciste" : un dangereux dérapage sémantique


Le militant éologiste Eric Pétetin, connu pour son combat contre le tunnel du Somport, vient d’être condamné en comparution immé-diate à 6 mois de prison ferme pour "outrage raciste [sic] et coups à un agent à la peau noire" [sic], à l’issue d’un contrôle routier qui a mal tourné, non loin de l’Élysée.
Outre la disproportion de la peine, qui intervient en plein délire des procédures d’exception liées à l’état d’urgence voté par le Parlement à la suite des massacres du 13 novembre, le plus surprenant est la dénomination aberrante figurant dans le verdict, avec l’ajout de l’adjectif qualificatif "raciste" au substantif "outrage". En effet, le délit d’outrage raciste ne figure pas dans le Code pénal. On peut être condamné pour outrage à agent, outrage à magistrat, outrage à inspecteur du travail, etc, mais pas pour outrage à fonctionnaire à la peau noire.
Ce dangereux dérapage sémantique, qui va de pair avec les manipulations du pouvoir à propos de la manifestation interdite du 29 novembre, place de la République, en dit long sur le climat sécuritaire en train de s’installer en France. Après avoir monté en épingle une opération médiatique (300 gardes à vue débouchant sur quatre poursuites devant les tribunaux) visant à dire : "Voilà ce qui arrive aux mauvais Français qui bravent l’interdit de l’état d’urgence…", c’est comme si on disait : "Voyez ce militant écologiste, Eric Pétetin ! Non seulement, il se comporte mal à l’égard des forces de l’ordre, mais en plus, c'est un individu raciste!"

dimanche 29 novembre 2015

État d'urgence, un homme poursuivi pour outrage pour s'être opposé à des violences policières dans le 18e arrondissement de Paris

Mercredi 25 novembre, Arthur rentre chez lui. Rue Affre, dans le XVIIIe arrondissement, il est témoin d'une violence policière hors du commun. Quatre hommes en civil se ruent sur un type, le mettent au sol et commencent à le rouer de coups. Arthur pense alors à s'interposer. De l'autre côté de la rue, un homme a la même idée. Il élève la voix en direction des quatre qui tabassent, qui répondent : "Tu en veux aussi, c'est ça? Viens !"
La suite de cette histoire édifiante, qui a conduit à l'interpellation d'un jeune couple, est à lire sur le site Rue 89. La femme a écopé d'un rappel à l'ordre. L'homme, retenu en garde à vue pendant 40 heures au commissariat de La Goutte d’Or, va être poursuivi pour outrage et violences. (Les flics prétendent l'avoir entendu crier "Daech".)

samedi 28 novembre 2015

Lucile, condamnée à trois mois de prison ferme pour outrage

Le 25 novembre avait lieu à Bobigny le procès de Lucile, poursuivie pour outrage, pour avoir dit (entre autres) à des policiers, lors d'un contrôle : « Vous êtes des putes, vous avez des uniformes de putes, bande de chiens » et avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales. Elle raconte son histoire sur le site Paris.Lutte.Info.
En détention provisoire à Fleury-Mérogis depuis 6 semaines, celle-ci a été condamnée [lire ici] à trois mois de prison ferme !

mercredi 25 novembre 2015

Bravons l'état d'urgence, manifestons le 29 novembre

Libération publie ce matin un appel à braver l’état d’urgence et à manifester pour le climat le dimanche 29 novembre, malgré l'interdiction du gouvernement.
On peut signer la pétition ICI.

dimanche 1 novembre 2015

Un collectif de femmes organise une marche de la dignité contre les violences policières

Le 31 octobre 2015, une semaine après la manifestation de Pont-de-Buis, devant l'usine fabriquant les grenades de la police qui crèvent (notamment) les yeux des manifestants [lire sur Reporterre], un collectif de femmes organisait à Paris une marche de la dignité afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique.

Amal Bentousi, Urgence, notre police assassine
Ce collectif a été créé à l'initiative d’Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, dont le frère, Amine Bentounsi, a été tué d'une balle dans le dos par un policier le 22 avril 2012 à Noisy-le-Sec. Le procès du meurtrier, Damien Saboundjan, se tiendra du 11 au 15 janvier 2016 devant la cour d’Assises du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La famille de la victime sera défendue par Eric Dupont-Moretti. Nous avions rencontré Amal le 5 mars 2015 [lire ici], lors du procès du Jura Libertaire.

samedi 31 octobre 2015

Une manifestation calme pour dénoncer l’usine qui fabrique les grenades et les balles de la répression policière

À Pont-de-Buis (Finistère),  une usine méconnue fabrique grenades et balles, utilisées pour la répression policière, et qui souvent, tuent et blessent. Contre cette usine de mort, manifestations et débats ont eu lieu les 25 et 26 octobre, un an après la mort de Rémi Fraisse.
Compte-rendu de Nicolas de la Casinière sur le site Reporterre.

jeudi 22 octobre 2015

Et si le délit d'outrage était chassé du Code pénal grâce… à Henri Guaino ?

Cette alternative, qui paraissait insensée, incongrue, inepte jusqu’à hier, est tout à fait envisageable depuis que la Cour d'appel de Paris a condamné [lire ci-dessous] Henri Guaino (relaxé en première instance) à 2.000 euros d'amende. Il suffirait pour cela :
– qu'il soit de nouveau condamné en cassation
– qu'il se tourne vers la Cour européenne des droits de l'Homme
– que celle-ci, comme elle l'avait fait pour le délit d’offense au chef de l’État, grâce au camarade Hervé Éon et à l'affaire "Casse-toi pov’con!", condamne la France
– et que les parlementaires français soient contraints, comme ils l'ont fait pour le délit d'offense au chef de l’État, de supprimer l'absurde délit d’outrage
On en reparle fin 2016, début 2017 ?

Henri Guaino condamné en appel à 2.000 euros d'amende pour outrage contre le juge Gentil

Henri Guaino, relaxé en première instance dans le procès qui l'opposait au juge Jean-Michel Gentil, a été condamné en appel (le Parquet avait fait appel) à une amende de 2.000 euros. Son avocat, Eric Dupont-Moretti, a annoncé que son client allait se pourvoir en cassation. Procès qu’il gagnera forcément, dans la mesure où le propos reprochés à l'accusé ont été tenus publiquement, alors que l'outrage ne concerne que les actes, paroles ou dessins non publicsS'il est de nouveau condamné en cassation, cela se terminera devant la Cour européenne des droits de l'homme.
Il ferait beau voir que le délit d'outrage soit, comme celui d'offense au chef de l'Etat, chassé du Code pénal grâce à l'Europe. Et grâce à Henri Guaino, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, grand ressusciteur du délit d’outrage pour raisons politiques.
Précisons que ce scénario est tout à fait de l'ordre du possible ! 

Le procès du 22 octobre 2014 vu par J.-J. Reboux dans L’Humanité.

Un Toulousain poursuivi pour avoir donné des conseils aux manifestants anti-Sivens

Pour avoir donné des conseils aux manifestants anti-barrage de Sivens sur le site IAATA (Information Anti-Autoritaire Toulouse et alentours), un Toulousain est poursuivi pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». L'info est à lire sur ActuCôtéToulouse
Le procès aura lieu en juin 2016.

mercredi 21 octobre 2015

23 octobre, manifestation contre les armes de la police à Pont-de-Buis (Finistère)

Lanceur de balles de défense (crève les yeux des manifestants)
Vendredi 23 octobre 2015, un an après la mort de Rémi Fraisse, à Pont-de-Buis (Finistère), une manifestation "contre les armes de la police" se tiendra devant l'usine d'armement Nobel Sport, qui fabrique les LDB 40 et autres Flash-ball Superpro.
À cette occasion, l'assemblée des blessé(e)s, des familles, des collectifs contre les violences policières tiendra une conférence de presse devant les grilles de l'usine. TOUTES LES INFOS ICI.

"Reporterre" publie une autre version de la mort de Rémi Fraisse

Rémi Fraisse a été tué dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 sur la ZAD de Sivens par une grenade lancée par un gendarme mobile. La première phase de l’enquête, menée par les gendarmes eux-mêmes, semble dédouaner le militaire.  Reporterre a recueilli des informations et des témoignages qui contredisent le rapport des forces de l’ordre. LIRE ICI

mardi 13 octobre 2015

Violences policières à Nantes. Solidarité avec J-J Reboux, poursuivi pour injures publiques par Brigitte Lamy, procureure de la République de Nantes

À la suite de la plainte pour injures publiques de la procureure de la République de Nantes contre J.-J. Reboux, voici le compte-rendu d'audition du suspect. Vous pouvez manifester votre solidarité en reprenant à votre compte l'intégralité des propos de l'article incriminé, qui se sont nullement injurieux mais peuvent néanmoins être sujets à de poursuites judiciaires.

jeudi 24 septembre 2015

Brigitte Lamy, procureure de la République de Nantes, poursuit Jean-Jacques Reboux pour "injures publiques"


Après avoir poursuivi le site Nantes révoltée pour injures, Brigitte Lamy, procureure de la République de Nantes, s’en prend maintenant à Jean-Jacques Reboux, pour avoir publié sur son blog, ainsi que sur le site du CODEDO, un portrait d’elle intitulé : "Brigitte Lamy, la procureure qui estime que la police a le droit de crever les yeux des manifestants."
Le portrait incriminé est [ICI].
4 jeunes mutilés pour raison d’État.
Cette affaire fait suite au classement sans suites par Mme Lamy des plaintes de six personnes blessées par la police lors de la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Rappelons que l’un d'entre eux, Quentin Torselli, avait eu un œil crevé par un tir de LBD (lanceur de balles de défense), une version "améliorée" du flash-ball.
Audition de J-.J. Reboux le 1er octobre 2015 par la PJ. Il reviendra ensuite au procureur de la République de Saint-Nazaire (où l’affaire a été dépaysée) de décider s’il poursuit ou classe l‘affaire.

mercredi 26 août 2015

"Monsieur, vous n’avez plus le droit à la CMU, je suis obligé de vous arracher votre bridge" (chronique de la France ordinaire)

Après les violences policières, voici maintenant les violences… dentaires !
Sur son blog, J.-J. Reboux, l’un des fondateurs du CODEDO, raconte : Le 18 mai 2015, il m’est arrivé une histoire traumatisante, qui en dit long sur notre merveilleuse société capitaliste : un dentiste m’a arraché de la bouche le bridge qu’il venait tout juste de me poser, au motif imparable que je n’avais plus le droit à la CMU (couverture maladie universelle).
La suite est à lire ICI.

3 septembre 2015. Procès pour « entrave au mouvement de personnel et matériel militaire » d’un militant du plateau de Millevaches protestant contre la mort de Rémy Fraisse


Le 3 septembre 2015 aura lieu à Limoges le procès de Grégory, poursuivi pour « entrave au mouvement de personnel et de matériel militaire », un délit datant de la guerre d’Algérie et manifestation interdite.  Cette affaire fait suite à une manifestation de protestation contre l’assassinat de Rémi Fraisse, en septembre 2014, devant la gendarmerie d’Eymoutiers, dans le Limousin, au cours de laquelle des militants avaient cadenassé les grilles de la gendarmerie et déposé une pancarte sur laquelle était écrit : « Ils  tuent Rémi Fraisse, ce n’est pas une bavure, de fait nos mondes sont ennemis. » Des banderoles avaient été accrochées au grillage, portant les inscriptions : « Désarmons la police », « A la niche les cognes » et « Silence on tue ».
Tous les détails sur le blog de l’écrivain Serge Quadruppani, directement mis en cause dans cette affaire par les pandores de l’antiterrorisme (SDAT), qui se sont illustrés par la fabrique de « l’affaire Tarnac », sur Rue 89 et sur le site du Monde.

mardi 16 juin 2015

21 juin 2015, 12h, Levallois-Perret, Occupy DGSI

Le 21 juin 2015, jour de la fête de la musique, grand pique-nique musical OCCUPY DGSI à 12h, devant le siège de la DGSI, à Levallois-Perret, pour protester contre la loi Renseignement.
Plus d'informations ICI.

La tribune Je suis l’auteur de "L’Insurrection qui vient", parue dans Libération le 11 juin est ICI.
Pour signer la pétition Je suis l’auteur de l’Insurrection qui vient, c'est .

dimanche 17 mai 2015

Classement sans suite des plaintes pour violences policières par la procure de la République de Nantes : écrivez à Christiane Taubira

À la suite du classement sans suite par la procureure de la République de Nantes, Brigitte Lamydes plaintes des blessés par la police à Nantes lors de la manifestation du 22 février 2014, plusieurs jeunes blessés, des membres de leurs familles et des amis proches ont écrit à la Garde des Sceaux, Mme Christiane Taubira, pour lui demander de donner une instruction ministérielle générale aux parquets afin d'ouvrir systématiquement des enquêtes judiciaires indépendantes en cas de violence policière ayant provoqué une infirmité permanente.
Les blessés, familles et amis vous invitent à poser maintenant un geste personnel simple et signifiant : imprimer chez vous cette lettre (deux pages en format PDF) et l'envoyer à Mme la Garde des Sceaux, après avoir ajouté votre signature manuscrite.
Le modèle de la lettre est à télécharger ICI.
La pétition demandant l'interdiction du flashball lanceur de balles de défense est ICI.

jeudi 7 mai 2015

Amal Bentounsi et Mathieu Rigouste témoignent au procès du Jura Libertaire, poursuivi en diffamation par Brice Hortefeux


Mardi 5 mai 2015 avait lieu devant la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris le procès du site Le Jura Libertaire, poursuivi en 2010 par le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux pour avoir repris l’intégralité d’un article paru sur le site Indymedia Grenoble [infos ici], dont quatre passages étaient jugés diffamatoires envers la police.
  La défense était assurée par Me Dominique Noguères, qui fut l’avocate de Hervé Eon dans l’affaire Casse-toi pov’ con! (à l’origine de l’abrogation du délit d’offense au chef de l’État, en mai 2013).
  La défense a cité deux témoins. Le chercheur en sciences sociales Mathieu Rigouste, auteur des livres L’ennemi intérieur et La domination policière : une violence industrielle, a rappelé le caractère "pro-actif" des BAC, sur le modèle de la Brigade nord-africaine, qui fut dissoute à la Libération. Pour lui, ce qu’on appelle "bavures policières" n’est que la concrétisation sur le terrain d’une légitimation de la violence policière utilisée à des fins politiques par les gouvernants, rendue encore plus opérante à l’heure de la mondialisation.
Amal Bentounsi
   L’autre témoin, Amal Bentounsi, la sœur de Amine Bentounsi, abattu d’une balle dans le dos par un policier le 22 avril 2012 à Noisy-le-Sec, a rappelé les circonstances de la mort de son frère et insisté sur les mensonges systématiques des policiers coupables de violences, en reprenant le cas de Pierre Cayet, récemment mort au commissariat de Saint-Denis (la version policière des faits s’opposant totalement à celle de la fiancée de la victime, présente lors de son décès).
La procureure a requis une amende de 200 €. Délibéré le 16 juin 2015.


  Urgence, notre police assassine
   Amal Bentounsi a été poursuivie en diffamation en mai 2012 par Manuel Valls pour avoir publié un clip dénonçant les violences policières sur le site Urgence, notre police assassine, créé par des familles de victimes de violences policières. La phrase "Si tu veux tuer quelqu’un en toute impunité, engage-toi dans la police" n’avait pas plu au ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Elle a été relaxée.
   Le procès de Damien Saboundjan, le policier meurtrier de Amine Bentounsi,  se tiendra du 11 au 15 janvier 2016 devant la cour d’Assises du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui vient de condamner un policier ayant blessé un jeune homme avec un flash-ball.

jeudi 30 avril 2015

Brigitte Lamy, procureure de la République à Nantes, protège les policiers qui blessent et mutilent, et attaque en justice le site Nantes révoltée

Le 7 avril 2015, Brigitte Lamy, la procureure de la République de Nantes, classait sans suite les six plaintes pour blessures déposées suite à la manifestation anti-aéroport Notre-Dame-des-Landes du 22 février 2014, estimant : « Nous ne disposons pas d'éléments permettant de caractériser une infraction. » Deux semaines plus tard, Brigitte Lamy a déposé une plainte contre le site Nantes Révoltée, s’estimant diffamée par l’affiche ci-jointe.
Papier de Nicolas de la Casinière sur le site Reporterre.
"Analyse de cas" sur la procureure qui estime que la police a le droit de crever les yeux des manifestants, sur le blog de J.-J. Reboux, co-fondateur du CODEDO. 


Violences policières : le témoignage du frère de Pierre Cayet, mort au commissariat de Saint-Denis


dimanche 19 avril 2015

Insulte à l’autorité de l’État. 5 mai 2015. Procès du Jura Libertaire, poursuivi par Brice Hortefeux

Dessin publié sur le Jura Libertaire en 2010
Le procès du Jura Libertaire, poursuivi en juillet 2010 par Brice Hortefeux (qui n’avait notamment pas goûté le dessin ci-contre) et poursuivait le site Jura Libertaire pour avoir repris in extension un article paru sur Indymedia Grenoble (dont quatre passages étaient estimés diffamatoires), se tiendra le mardi 5 mai 2015 à 13h 30 devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel de Paris.
Article paru dans Libération en juillet 2010.

Communiqué du Jura Libertaire
Le Jura Libertaire est poursuivi par le procureur de la République suite à une plainte pour injure et diffamation publiques envers la Police nationale, déposée en juillet 2010 par le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux afin de couvrir l’assassinat de Karim Boudouda, commis par la BAC à la Villeneuve (Grenoble). Maintenant que 1000 Jura Libertaire et Indymedia Grenoble fleurissent effectivement partout sur la Toile, sur les ondes, sur papier comme dans toutes les têtes, c’est après neuf ans de publications quasi quotidiennes que le Jura Libertaire mettra fin à ses activités en ligne, une fois rendu le jugement à venir.
P.-S. : La police travaille. Les trois ordinateurs innocents, saisis par la brigade de recherches de la gendarmerie de Limoges dans le cadre de l’enquête sur un obscur incendie antinucléaire, ont été restitués après six mois d’investigation.

vendredi 20 mars 2015

Violences policières : l'Assemblée nationale auditionne des victimes du flashball


Jeudi 19 mars 2015, pendant que se terminait à Rennes le procès des deux policiers impliqués dans la mort de Zyed et Bouna en 2005, avait lieu à l’Assemblée nationale l’audition des blessés au flashball, des familles et des collectifs contre les violences policières, dans le cadre de la Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation.
Constituée après la mort de Rémi Fraisse à Sivens, cette commission d'enquête est présidée par le député écologiste Noël Mamère, dont on se souvient qu’il fut l'un des deux avocats d’Olivier Besancenot lors du procès opposant celui-ci à la société SMP Technologies, distributeur du Taser en France.
L'intégralité de cette audition est visible ICI. Compte-rendu d’audience par Camille Polloni sur Rue 89.
Luc Douillard, père de l’un des quatre blessés par tir de flashball (le 22 février 2014 à Nantes) publiera prochainement une tribune sur le site du CODEDO.

jeudi 19 février 2015

Les militantes Femen ayant manifesté torse nu contre Strauss-Kahn poursuivies pour "exhibition sexuelle" (et non pas pour "outrage")

Le 10 février 2015, trois militantes Femen ayant accueilli, torse nu, Dominique Strauss-Kahn aux cris de "macs-clients déclarés coupables", dans le cadre du procès Carlton, ont été arrêtées à Lille.
Le procureur (qui a demandé la relaxe de DSK) les a poursuivies pour "exhibition sexuelle". Le procès aura lieu le 15 décembre 2015.


Outrage à Nantes, exhibition sexuelle à Lille : les paradoxes de la justice française
Il est intéressant de noter qu’au même moment, la cour d’appel de Rennes a relaxé [lire ci-dessous] les deux militants Kamyapoil poursuivis pour des faits similaires, mais avec des motifs différents (outrage, et non pass exhibition sexuelle) pour s’être intégralement déshabillés devant les policiers lors d’une manifestation contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (alors que les militantes Femen de Lille manifestaient seulement torse nu).
Lire à ce sujet l’analyse très pointue de Michaël Ghnassia, avocat des Femen, dans Libération.

Relaxe des Kamyapoil : manifester nu devant des policiers n’est pas un outrage

Alors que se tient à Nantes une semaine contre les violences policières organisée par Nantes en résistance, les "Kamyapoil", zadistes poursuivis pour outrage pour avoir manifesté contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en s’exhibant nus devant les policiers, ont été relaxés par la cour d’appel le 17 février 2014.
Un premier jugement les avait condamnés à 15 jours de prison avec sursis. C’est donc une victoire, même si la cour d’appel a rejeté la Question prioritaire de constitutionnalité soulevée par l’avocat des Kamyapoil, Me Le Moigne. Une décision positive aurait été un premier pas pour la dépénalisation du délit d’outrage.

mardi 3 février 2015

Violences policières, sociales, économiques. Nantes en résistances du 16 au 22 février 2015

Du 16 au 22 février 2015, Nantes, "capitale du flashball" depuis la violente répression policière de la manifestation pacifique du 22 février 2014 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, entre en résistance contre les violences policières, sociales, économiques.


vendredi 23 janvier 2015

Quand le pseudo-historien Lorànt Deutsch compare la caricature de Mahomet à un outrage


Lorsqu’il affirme à Nice-Matin : "La nouvelle caricature de Mahomet est un outrage", le pseudo-historien Lorànt Deutsch n’a pas tout à fait tort sur le fond. Le délit d’outrage, n’est, après tout, qu’une "extension" du délit de blasphème. [C’est évidemment une raison supplémentaire de chasser le délit d’outrage du Code pénal.] En revanche, sur la forme, il se trompe lorsqu’il affirme : "Mais on devrait réfléchir au délit de blasphème, qui a été aboli." Le délit de blasphème est toujours en vigueur dans les trois départements d’Alsace-Lorraine, concernés par le Concordat de 1801. Pour preuve, les cultes d’Alsace-Lorraine ont, le 6 janvier  2015 (la veille du massacre de Charlie-Hebdo) demandé son abrogation. L'Observatoire de la laïcité doit donner sa réponse en avril 2015.
Ce qui prouve, s’il en était besoin, que Lorànt Deutsch est un très mauvais historien.

mardi 20 janvier 2015

"Souscription pour l'édification d'un monument au policier inconnu" par Maurice Rajsfus


Rémi Fraisse
L’hommage consensuel rendu aux trois policiers assassinés lors du massacre de Charlie-Hebdo et à Montrouge ne saurait faire oublier que, si certains policiers peuvent être à juste titre considérés comme des héros, il arrive trop souvent que les forces de l’ordre (gardiens de la paix, CRS, gardes mobiles) mutilent, comme ce fut le cas à Nantes le 22 février 2014 lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et tuent des innocents, le dernier en date étant Rémi Fraisse, assassiné lors de la manifestation contre le barrage de Sivens le 25 octobre 2014. Rémi Fraisse, à qui le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone a refusé la minute de silence demandée par Cécile Duflot en novembre 2014.
Maurice Rajsfus
Créateur en 1994 de l’Observatoire des libertés publiques, après l’assassinat de Makomé M’Bovolé, tué d’une balle à bout touchant le 6 avril 1993 au commissariat des Grandes-Carrières (18e arrondissement), Maurice Rajsfus a publié de nombreux livres sur la police française et tenu pendant vingt ans, inlassablement, la sinistre comptabilité des "bavures" policières sur le site Que fait la police? C’est aussi l’un des créateurs du CODEDO.
Les éditions de la Pigne rééditent son fameux livre Souscription pour l’édification d’un monument au policier inconnu, paru en 1999 à L’Esprit frappeur.
Une souscription est ouverte ICI 

lundi 19 janvier 2015

Charb, Tignous, Wolinski, Honoré, Cabu sont morts, mais Luz est toujours vivant !

L’un des trois dessins offerts par notre ami Luz au CODEDO, publiés en juillet 2008 dans un article de Libération ["Le délit d’outrage dégainé à outrance", par Ondine Millot], cinq mois avant notre appel à dépénaliser le délit d’outrage. Rappelons que si le délit d’offense au chef de l’État a été depuis lors aboli, le délit d’outrage, qui n’est, après tout, qu’une variante "soft" du délit de blasphème, est toujours là. Lire à ce sujet la très éclairante interview donnée au Monde en mars 2009 par l’avocat Thierry Levy : "L’outrage est une infraction obsolète".

lundi 12 janvier 2015

Procès des "Kamyapoil" : la cour d'appel de Rennes rejette la Question Prioritaire de Constitutionnalité à propos du délit d'outrage

Mercredi 7 janvier, deux heures avant la tuerie de Charlie-Hebdo, avait lieu à Rennes le procès en appel des Camille à poil [lire ci-dessous, sur le site Kamyapoil et sur Presquile Gazette] condamnés pour outrage en première instance à 15 jours de prison avec sursis pour s'être opposés à la construction de l'aéroport de ND-des-Landes en se déshabillant devant des policiers.
Leur avocat, Me Erwan Le Moigne, avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), dans le but de démontrer que le délit d'outrage n'est pas conforme à la Constitution, et de le faire disparaître du Code pénal. La QPC a été rejetée par le tribunal, qui a réclamé la même peine. Verdict le 18 février 2015.