Regardez bien ces trois visages, ce sont ceux de la résistance à Besançon. Ces trois militants pacifiques ne se prétendent porte-parole de personne mais souhaitent juste pouvoir continuer à exercer leur droit de citoyen à manifester.
Il semble que c'en est trop pour la justice qui a décidé de s'acharner particulièrement sur eux. C'est vrai qu'ils sont dangereux, ils ne sont ni nazis, ni racistes, ni antisémites ni homophobes. Tout l'inverse de ce que nous raconte la propagande médiatique et gouvernementale, relayée avec une complaisance incroyable, par deux-trois prétendus antifascistes des réseaux sociaux dont l'absence de capacité à appréhender le réel relève plus de la psychiatrie que de l'erreur d'analyse politique.
Alors voilà, ces trois, ont osé crier "Castaner assassin" lors de sa venue à Besançon. Et puis c'est tout, il n'ont pas eu le temps d'en dire plus qu'ils furent immédiatement menottés et parti pour 24h de garde à vue. La bonne société est choquée, pas qu'on arrête des gens pour des mots anodins comme on en entend dans toutes les manifs mais qu'ils aient osé dire des choses si méchante à un ministre, enfin... Cette bonne société qui se proclamait Charlie, il y a quelques années encore, n'aime la subversion que lorsqu'elle est emballée dans des cercueils qu'on appelle Pléiade. Les braves gens n'aiment pas qu'on manifeste même qu'un petit peu...
Aujourd'hui, ils comparaissaient tous trois, bien entourés de nombreux soutiens. Ils avaient l'air de s'attendre au pire car les voilà soulagés de ce que le procureur n'ait requis que de la prison avec sursis et pas d'amende. Et on ne peut qu'entendre Marie quand elle déclare à Radio Bip : “J'ai mon fils qui est en prison, je m'attendais à une peine de prison ferme, je suis contente.” L'injustice, elle connaît, son fils condamné très lourdement à six mois de prison avec mandat dépôt à l'issue de l'audience, n'a pas eu le droit à une aménagement de peine malgré un casier judiciaire vierge, un CDI et une lettre de recommandation de son employeur. Le bracelet électronique ce n'est pas pour les gueux.
Certes, cette peine est moins lourde qu'attendue – et espérons que le juge suive les réquisition du procureur et se montre pas plus sévère comme ce fut le cas pour le fils de Marie – mais il s'agit tout de même d'une peine. Cela confirme la tendance, qui a cours depuis plusieurs années, à criminaliser les mouvement sociaux. A l'exception notable de la LDH, ce massacre se produit dans un silence assourdissant quand ce n'est pas sous les hourras de la foule haineuse des nantis. Il semble que les politiques – mis à part le PC et la FI – soient trop occupés à réinventer la social-démocratie dans les salons. Quant aux intellectuels, ils sont trop pris par la contemplation de leurs audaces passées pour autoriser le populo à en avoir de plus folles.
On retiendra que lorsque les coups tombèrent, ils n'étaient pas là, il faudra s'en rappeler car désormais, il nous appartient de construire un monde loin de la tutelle de ces inutiles.
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