jeudi 12 novembre 2020

Police partout, images nulle part, une tribune des cinéastes et des collectifs contre la loi de « sécurité globale »

Le 14 septembre, les cinéastes de la Société des réalisateurs de films, à travers un texte intitulé «l’Œil et la main de Darmanin», dénonçaient la volonté du ministre de l’Intérieur d’exiger que les médias et les réseaux sociaux floutent les visages des policiers en opération. Cette volonté s’est transformée en une proposition de loi au titre glaçant : «Sécurité globale.» Passée en commission des lois la semaine dernière, elle sera débattue à l’Assemblée le 17 novembre.

En trois articles (21, 22, 24), le gouvernement se propose de déréguler l’utilisation des caméras mobiles portées par les forces de l’ordre, de permettre la reconnaissance faciale en temps réel, d’étendre la surveillance par drone, d’interdire au public de diffuser l’image de policiers. Cette loi, dont le rédacteur principal est l’ancien chef du Raid, préfigure une société gouvernée par la peur où les citoyens, privés du droit de porter un regard sur les agissements de la police, verraient en retour leurs corps exposés sans limite à la surveillance des forces de l’ordre. Elle dessine un paysage asymétrique, sorte de panoptique géant, où nos libertés fondamentales sont gravement menacées, en premier lieu le droit à la vie privée et la liberté d’information.

Libération publie une tribune de la Société des réalisateurs de film, de cinéastes, d’organisations et de collectifs, dont le CODEDO.

Une manifestation contre ce projet scélérat aura lieu mardi 17 novembre à 18h, devant l’Assemblée nationale.


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