vendredi 27 décembre 2019

Oriana, 30 ans, tabassée par les flics à Créteil, jugée pour outrage en octobre 2020

Les habitué/e/s de ce site savent à quel point le scénario est devenu banal dans une France où le flic de base est au-dessus des lois : tout policier coupable de violences envers un citoyen, quelles que soient les circonstances, porte plainte pour outrage contre sa victime. C’est devenu l’un des principes de base de ce qu’il faut bien appeler l’adéontologie policière.
C’est l’une des 10 raisons pour lesquelles le CODEDO demandait en 2008 la dépénalisation de ce délit inique, dont l’utilisation est devenue exponentielle avec la sauvage répression du mouvement des Gilets jaunes, où nombre de manifestants ont été poursuivis, pour des motifs aberrants, dans le but, purement politique, de terroriser la population en guerre contre le macronisme, et condamnés par des magistrats qui ne rendent plus la justice au nom du Peuple mais contre le Peuple !

Très souvent, les violences sont encore plus terribles lorsque la victime des policiers est une femme. Comme en témoigne ce qui est arrivé à Oriana, une jeune femme de 30 ans, interpellée le 16 décembre 2019 à Créteil, lors d’un contrôle routier et tabassée par les hommes en bleu.

Interpellée le 16 décembre lors d’un contrôle routier consécutif à un accident de la circulation,  Oriana, 30 ans, habitante de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), a été très violemment tabassée par des policiers ! Après une soirée bien arrosée, elle prend sa voiture avec une amie. Les jeunes femmes percutent une camionnette dont les occupants appellent la police. Contrôle d’alcoolémie. Oriana ne parvient pas à souffler dans le ballon. L’un des policiers lui met une “balayette” et la plaque au sol, face contre terre. Les flics la menottent et lui donnent des coups de pied au visage et dans le dos. De nouveau frappée dans le véhicule de police, elle est finalement envoyée aux urgences où elle passe un scanner. Bilan : deux points de suture derrière la tête, un bout de dent cassé, des bleus partout sur le corps et au visage, comme le montrent des photos qui se passent de commentaires, qui lui valent 7 jours d’ITT.
À la suite de quoi, trois policiers portent plainte pour outrage à agent et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique. Placée en garde à vue, Oriana comparaît en comparution immédiate le lendemain, 17 décembre. Suite à l'intervention de son avocat, l'audience est renvoyée au 5 octobre 2020 devant le TGI de Créteil. À la sortie du tribunal, elle souhaite porter plainte au commissariat de Créteil et de Boissy-saint-Léger, où elle réside. Contrairement au code de procédure pénale, les agents refusent de prendre sa plainte. Elle dépose donc une plainte auprès de l’IGPN, où elle a été entendue vendredi dernier.
Les flics, bien évidemment, livrent une autre version des faits, que l’on peut lire sur FranceBleu, allant jusqu’à dire qu’elle s’est blessée en se cognant à sa voiture !

David Perrotin a recueilli le témoignage d’Oriana pour Loopsider.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES PAR LES POLICIERS : UNE FÂCHEUSE TRADITION FRANÇAISE ?

Cette terrible histoire de violation des droits humains par des policiers qui se laissent de plus en plus aller à commettre toutes sortes de forfaitures, sachant qu’ils seront couverts par leur hiérarchie, et par une IGPN totalement dépendante de la place Beauvau – plus encore depuis qu’elle est dirigée par Brigitte Julien, qui récusait en juin 2019 l’idée même de violences policières – en rappelle bien d’autres !
En voici deux, parmi bien d’autres :


1. L’histoire de Siham, tabassée le 24 janvier 2009 par des policiers pour avoir tiré la langue et craché par terre au passage d’un fourgon de police et poursuivie pour outrage. Un des flics lui avait frappé la tête contre le mur en lui disant : “On n’en a rien à foutre de tes bijoux de merde ! ” Au cours de l'audience (30 octobre 2009), au cours de laquelle furent requis 300 € d’amende, on entendit un procureur s’exclamer : “Ce n'est pas très élégant de cracher par terre, mademoiselle. Surtout pour une femme !”

Deux amies rentrant du restaurant en voiture, le 25 août 2007 à 2h30 du matin, avaient été interpellées et violemment tabassées par des policiers. Le procès qui devait avoir lieu a été maintes et maintes fois reporté. On ne sait quand [et si] il aura lieu, étant donné l’invraisemblance des faits reprochés à Agathe, poursuivie pour outrage et défendue par Me Antoine Comte.

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