vendredi 6 septembre 2019

Montauban. Quand la justice condamne des Gilets jaunes pour des outrages qui n’en sont pas, au regard de la loi, car ils sont “publics”


Vendredi 6 septembre se tenait à Montauban le procès d’André Roth, retraité de 69 ans. Ce Gilet jaune était poursuivi pour outrage pour avoir placardé à l’arrière de sa camionnette, le 22 avril à Caussade, le slogan “Flic suicidé à moitié pardonné”Comme le rappelle La Dépêche, ce procès s’est tenu sous haute tension, en présence de 200 policiers manifestant contre les propos outranciers du Gilet jaune.
Verdict du tribunal : 4 mois de prison avec sursis, 1.000 euros de dommages-intérêts à verser au syndicat d’extrême droite Alliance, partie civile au procès. (On rappellera que les frais de partie civile des policiers sont systématiquement pris en charge par la préfecture.)
Ce verdict ahurissant rappelle celui rendu dans le procès d’un Gilet jaune de 37 ans condamné en mai 2019, suite à une plainte du préfet, pour avoir écrit sur la page Facebook du groupe Gilets jaunes de Montauban “Il commence à me casser les couilles, ce préfet de merde !”, à quatre mois de prison avec sursis, toujours pour outrage, par le même tribunal de Montauban.
On rappellera aux magistrats de Montauban (et aux avocats des Gilets jaunes poursuivis) que le délit d’outrage est caractérisé par des gestes ou paroles non publics. Ce qui n’est, précisément, pas le cas dans ces deux affaires, qui sont loin d’être isolées en France depuis la révolte des Gilets jaunes et la répression aveugle qui l‘accompagne, avec le concours de magistrats qui détournent sans vergogne la loi qu'il sont censés faire appliquer.
Il existe (au moins) une jurisprudence sur ce sujet. En novembre 2016, la cour de cassation avait annulé la condamnation de Henri Guaino pour outrage à magistrat, dans l'affaire qui l'opposait au juge Jean-Michel Gentil.

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