Le militant éologiste Eric Pétetin, connu pour son combat contre le tunnel du Somport, vient d’être condamné en comparution immé-diate à 6 mois de prison ferme pour "outrage raciste [sic] et coups à un agent à la peau noire" [sic], à l’issue d’un contrôle routier qui a mal tourné, non loin de l’Élysée.
Outre la disproportion de la peine, qui intervient en plein délire des procédures d’exception liées à l’état d’urgence voté par le Parlement à la suite des massacres du 13 novembre, le plus surprenant est la dénomination aberrante figurant dans le verdict, avec l’ajout de l’adjectif qualificatif "raciste" au substantif "outrage". En effet, le délit d’outrage raciste ne figure pas dans le Code pénal. On peut être condamné pour outrage à agent, outrage à magistrat, outrage à inspecteur du travail, etc, mais pas pour outrage à fonctionnaire à la peau noire.
Ce dangereux dérapage sémantique, qui va de pair avec les manipulations du pouvoir à propos de la manifestation interdite du 29 novembre, place de la République, en dit long sur le climat sécuritaire en train de s’installer en France. Après avoir monté en épingle une opération médiatique (300 gardes à vue débouchant sur quatre poursuites devant les tribunaux) visant à dire : "Voilà ce qui arrive aux mauvais Français qui bravent l’interdit de l’état d’urgence…", c’est comme si on disait : "Voyez ce militant écologiste, Eric Pétetin ! Non seulement, il se comporte mal à l’égard des forces de l’ordre, mais en plus, c'est un individu raciste!"
1 commentaire:
une adresse pour le soutenir ? courage à Eric et aux autres embarqués pour défendre notre planète
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