mardi 17 septembre 2019

Pour la justice, il est légitime de décrocher le portrait de Macron des mairies

Le juge unique de la 7e chambre correctionnelle du tribunal de Lyon a relaxé, lundi, les deux auteurs du vol de la photo officielle du président, en appliquant « l’état de nécessité » – une notion juridique rarissime. Dans sa décision, le juge Marc-Emmanuel Gounot a estimé que « le décrochage de ce portrait doit être interprété comme le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple ».

À lire sur Libération.

Envoyés en prison comme 440 autres Gilets jaunes, ils racontent


Selon le ministère de la Justice, « environ 440 » Gilets jaunes ont été incarcérés. Fouilles à nu, absence d’intimité et solidarité entre détenus : Stéphane, Anaël, Maria et Antoine racontent leurs séjours en cabane…
Tandis que certains pleurent l’incarcération de Balkany, au motif que la prison, c’est pas bien, un article édifiant sur la répression féroce du mouvement des Gilets jaunes par le pouvoir et ses laquais les magistrats, à lire sur Streetpress.com.

Pierre Sennès, ou la folie répressive d’un magistrat qui poursuit des porteurs de homard en carton-pâte pour “association de malfaiteurs”

L’affaire est relatée par Nantes Révoltée, et soigneusement ignorée par les médias.
Pierre Sennès, procureur de la République à Nantes, n’a rien à envier à Brigitte Lamy, qu’il remplaça en 2016, et dont il fut écrit qu’elle estimait que la police avait le droit de crever les yeux des manifestants.
Il vient de mener rondement une enquête, dans laquelle trois gaillards porteurs d’un homard géant en carton-pâte lors d’une manifestation qui se tint le 14 septembre à Nantes, ont été maintenus en garde à vue pendant 52 heures et accusés d’association de malfaiteurs.
Folie répressive pathologique ? Obsession infantile des Pieds Nickelés (dont il aurait été privé pendant sa jeunesse par une maman intraitable) ? Les historiens des années Gilets jaunes auront à cœur de répondre à cette question.

vendredi 6 septembre 2019

Montauban. Quand la justice condamne des Gilets jaunes pour des outrages qui n’en sont pas, au regard de la loi, car ils sont “publics”


Vendredi 6 septembre se tenait à Montauban le procès d’André Roth, retraité de 69 ans. Ce Gilet jaune était poursuivi pour outrage pour avoir placardé à l’arrière de sa camionnette, le 22 avril à Caussade, le slogan “Flic suicidé à moitié pardonné”Comme le rappelle La Dépêche, ce procès s’est tenu sous haute tension, en présence de 200 policiers manifestant contre les propos outranciers du Gilet jaune.
Verdict du tribunal : 4 mois de prison avec sursis, 1.000 euros de dommages-intérêts à verser au syndicat d’extrême droite Alliance, partie civile au procès. (On rappellera que les frais de partie civile des policiers sont systématiquement pris en charge par la préfecture.)
Ce verdict ahurissant rappelle celui rendu dans le procès d’un Gilet jaune de 37 ans condamné en mai 2019, suite à une plainte du préfet, pour avoir écrit sur la page Facebook du groupe Gilets jaunes de Montauban “Il commence à me casser les couilles, ce préfet de merde !”, à quatre mois de prison avec sursis, toujours pour outrage, par le même tribunal de Montauban.
On rappellera aux magistrats de Montauban (et aux avocats des Gilets jaunes poursuivis) que le délit d’outrage est caractérisé par des gestes ou paroles non publics. Ce qui n’est, précisément, pas le cas dans ces deux affaires, qui sont loin d’être isolées en France depuis la révolte des Gilets jaunes et la répression aveugle qui l‘accompagne, avec le concours de magistrats qui détournent sans vergogne la loi qu'il sont censés faire appliquer.
Il existe (au moins) une jurisprudence sur ce sujet. En novembre 2016, la cour de cassation avait annulé la condamnation de Henri Guaino pour outrage à magistrat, dans l'affaire qui l'opposait au juge Jean-Michel Gentil.